Sa présence au château du village entraîne une surconsommation d'eau qui la rend impropre à la consommation (lire notre édition d'hier). Pourtant, dans la commune, malgré quelques mécontents, la situation est prise avec philosophie. « On est habitués. Désormais, on ne boit plus que de l'eau en bouteille », remarquent Lénaik et sa grand-mère. « Franchement, ce n'est pas si grave, confirme Dominique. Et il aide bien le village… »
S'il entraîne certains désagréments, Mohammed VI sait aussi se faire pardonner. Très généreusement, et depuis longtemps. « Cela ne passe pas par la mairie, mais il aide parfois certaines associations », explique le maire, Marc Grandemange. « Il donne parfois de l'argent, confirme un responsable du club de football local. Quand on a un besoin, on peut adresser un dossier au roi. Il a aidé le club une fois, et a rendu possible la rénovation de la main courante du stade. »
Son père, Hassan II, avait même pris l'habitude, avant de quitter Betz, de « faire un chèque pour s'excuser du dérangement, explique Philippe Boulland, maire de la commune de 1995 à 2004. Et sans Mohammed VI, le centre social n'aurait pas pu voir le jour. Je crois qu'il continue d'ailleurs à l'aider. »
La cloche de l'église ou la salle communale ont aussi profité des largesses du souverain, dont la fortune est estimée à 5,7 Md$. « En plus, il paye des impôts locaux, remarque Philippe Boulland. Et il recrute des habitants de la commune. »
Les collégiens de Betz n'ont, eux non plus, rien à redire à la présence du roi dans leur commune. Il faut dire que tous les ans, le monarque en emmène une « quinzaine en voyage au Maroc », explique le maire. « Il organise et paye tout le séjour », confirme un professeur du collège de la commune. « Au total, avec tous les dons d'Hassan II et de Mohamed VI, cela représente plusieurs centaines de milliers d'euros, voire plusieurs millions », évalue Philippe Boulland.
L'hôte de luxe apporte, en plus, une sécurité certaine au village. « La présence des gendarmes est rassurante et dissuasive », estime Marc Grandemange. Ainsi, en plus des militaires, très nombreux, Mohamed VI « a contribué au financement de la vidéosurveillance dans la commune », confirme Philippe Bouland. Alors, à Betz, on accepte sans trop de mal de faire bouillir son eau encore quelques jours.
Vincent Gautronneau
Source : Le Parisien
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