Mauritanie : la question nationale condition sine qua non du dialogue avec le régime pour ARC-EN-CIEL

Le président du parti mauritanien du Concret s'est livré cette semaine à un véritable diagnostic non complaisant de l'Etat mauritanien dans le cadre de la contribution de son parti au dialogue politique engagé par le gouvernement de Ould Hademine avec l'opposition suite au discours du chef de l'Etat à Néma en juin dernier.

Du congrés d'Aleg en 58 source de tous les maux de la République à la longue période de gouvernance militaire de 78 à 2005 jusqu'au double quinquennat actuel de Ould Aziz.L'occasion pour Alassane Hamady Soma Bâ d'aller droit au but en proposant de revenir sur le pacte historique de bonne entente de 61 pour régler le problème de cohabitation, la mise en place d'un état de droit impartial, une refonte de l'éducation nationale ,une redéfinition de la politique agricole, la réforme des régions, un règlement du passif humanitaire,la réduction de la fracture sociale, une politique vigoureuse de la santé et enfin une diplomatie sous régionale et régionale arabe et africaine plus dynamique.

Nul doute que le richissime homme d'affaire mauritanien sous le régime de Ould Taya a tourné la page pour se consacrer à la politique en créant le parti mauritanien du Concret ou ARC-EN-CIEL .Alassane Hamady Soma Bâ est entrain de se frayer un petit chemin sur la scène nationale voire internationale comme en témoignent ses nombreuses visites à l'Etranger. Au plan national il apparaît comme un opposant très modéré voire un conciliateur ce qui lui a valu d'être reçu plusieurs fois par le président mauritanien.Il apparaît surtout comme quelqu'un qui ne badine pas avec l'unité nationale et la cohésion sociale.Toutes ses sorties médiatiques vont dans ce sens.Balas saisit toutes les occasions pour faire entendre sa musique.Le dialogue politique avec l'opposition mis en avant par le gouvernement suite au discours du chef de l'Etat à Néma s'inscrit dans cette perspective

.Le leader du PMC s'est lancé cette semaine en livrant à la presse nationale sa contribution.Un diagnostic non complaisant de l'Etat mauritanien depuis le congrés d'Aleg de 58 jusqu'à nos jours.Ce clin d'oeil historique met en lumière toutes les contradictions d'une république qui a du mal à intégrer tous ses fils.Les exemples ne manquent pas.Des années braises de 66 à 92 où l'état mauritanien sous le règne de Ould Taya est passé de l'épuration ethnique à la déportation de plus de 100 000 mauritaniens vers le Sénégal et le Mali en passant par le génocide biométrique sous le régime de Ould Aziz qui continue de faire de milliers de citoyens des apatrides.Balas n'est pas également indifférent aux séquelles de l'esclavage qui freinent l'émancipation des Hratins et les maintiennent dans la pauvrété et l'ignorance.Il est tout aussi inquiet de la situation économique difficile du pays due en grande partie par la gestion gabegique des richesses du pays aussi bien par les régimes précédents que le régime actuel

.Le patron de l'ARC-EN-CIEL plaide pour un état de droit pour tous les mauritaniens qui devra passer par un équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.Pour cela le retour au pacte historique de bonne entente de 61 est une piste pour réformer la constitution.Un vice-président ou un premier ministre issu de la communauté noire règle en partie la cohabitation.Parmi les questions urgentes figure également en bonne place la politique agricole du pays qui passe par le rétablissement du droit foncier traditionnel et la remise en cause de l'accaparement des terres de la Vallée au profit des investisseurs étrangers.Il y a également l'éducation nationale en crise depuis des décennies.Le fils du Sud est sensible à la réhabilitation des langues nationales auxquelles il faudra ajouter le Bambara.Au plan de la santé, une mention particulière aux handicapés qui représentent 400 000 personnes soit 10 à 15 pour cent de la population.Le président du parti du Concret a touché presque tous les secteurs même la politique étrangère du pays qui devra obéir à une Mauritanie davantage tournée vers les pays arabes et africains surtout de la sous région.Un dialogue que Balas veut constructif et laissera des traces indélébiles avec un contrat politique national avec en toile de fond une structure indépendante de suivi et de contrôle.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 8 août  2016)

 

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