Le procès s’était ouvert le matin dans un climat tendu et sous haute surveillance. Une quarantaine d’avocats défendent les prévenus, tous membres de l’ONG mauritanienne abolitionniste IRA. Ils avaient été arrêtés entre fin juin et début juillet pour leur implication présumée dans une manifestation violente en marge du déplacement forcé par les autorités d’habitants d’un bidonville de Nouakchott, Ksar, le 29 juin.
Chefs d’accusations
Selon un communiqué commun des ONG locales et internationales réclamant leur libération, les chefs d’inculpation à leur encontre sont rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue. S’ils sont déclarés coupables, ils encourent une amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement, selon ces ONG.
D’après leurs avocats, les militants ne reconnaissent pas les faits qui leur sont reprochés. Leurs défenseurs ont soulevé des exceptions de procédures. Ils ont notamment nié le flagrant délit sous lequel ils sont jugés, estimant que les prévenus ont été arrêtés chez eux ou sur leurs lieux de travail et non durant les émeutes.
L’audience a été suspendue alors que les avocats de la défense étaient occupés par les questions de procédure, a affirmé à l’AFP un de ces défenseurs, Me Brahim Ould Ebetty. Elle doit reprendre le 8 août, date également prévue pour le début des plaidoiries, selon lui.
Manifestations de soutien
Pour soutenir leurs camarades, des dizaines de militants du mouvement se sont rassemblés devant le palais de justice. Ils se sont dispersés mercredi soir, sans incident. À cette occasion, des policiers avaient été déployés en nombre devant et aux abords du Palais de justice, dans le centre-ville. Le dispositif avait été allégé en fin d’après-midi, selon le journaliste de l’AFP.
« Nous exhortons les autorités mauritaniennes à mettre fin à la répression croissante contre ces militants », a déclaré à Dakar Kiné Fatim Diop, une responsable d’Amnesty International, qui avait appelé à manifester dans la capitale sénégalaise pour demander la libération immédiate des militants de l’IRA.
« Non à l’esclavage et au racisme », pouvait-on lire sur une des affiches lors de cette manifestation, qui a rassemblé plusieurs dizaines de personnes, près de l’ambassade de Mauritanie à Dakar, encadrée sans incident par la police.
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L’esclavage officiellement aboli
L’esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie mais certaines de ses pratiques perdurent, une situation dénoncée avec véhémence par l’IRA. La situation a néanmoins évolué récemment, avec l’adoption en août 2015 d’une nouvelle loi faisant de l’esclavage un crime contre l’humanité, réprimé par des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, contre cinq à dix ans auparavant.
Source : AFP avec Jeune Afrique
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