Ce scandale qui intervient après deux autres scandales en 2015 et cette année compromet dangereusement la campagne agricole qui vient d'être lancée par le chef de l'Etat.Un manque à gagner considérable de plus d'un milliard d'ouguiya pour le trésor public et de nouvelles charges pour les agriculteurs et éleveurs.
Le prix de la tonne d'engrais subventionné par l'Etat mauritanien est de l'ordre de 130 000 ouguiya alors qu'il coûte sur le marché 200000 ouguiya.Ce qui devrait être un soulagement pour les agriculteurs et éleveurs pour la campagne agricole 2016/2017 risque de devenir un cauchemar pour eux si les 6700 tonnes d'engrais et de pesticides disparues des magasins de la SONIMEX depuis plus d'une semaine ne sont pas retrouvées.Depuis la découverte du pot aux roses par les limiers de l'IGE le responsable de la société court toujours.Alors que le président Ould aziz vient d'annoncer à la presse internationale arabe que la Mauritanie atteindra cette année l'autosuffisance alimentaire en riz et que tous les autres feux sont verts avec une croissance économique de 5 pour cent, une augmentation des salaires de 50 pour cent et une production annuelle d'un million de tonnes de poissons.
Ces bons résultats contrastent avec l'objectif d'autosuffisance alimentaire et cachent en réalité une corruption des plus hauts responsables des grandes sociétés d'Etat révélée pour la plupart par le travail sérieux des inspecteurs généraux.Ce nouveau scandale du premier régulateur du marché mauritanien intervient après la perte de 15 millions d'euros de marchandises suite à un incendie des dépôts de la Sebkha un quartier périphérique de la capitale en janvier dernier et en mars 2015 près de 7 millions de dollars avaient disparus des caisses de la SONIMEX après un audit.
Trois scandales en l'espace de trois ans c'est trop.Ce sont les agriculteurs et éleveurs qui prennent un coup sur la tête en attendant que l'Etat trouve une solution de rechange.C'est également le ministre de l'agriculture qui devra s'expliquer et s'attendre à perdre le porte feuille ou bien au gouvernement de faire tomber plusieurs têtes même en dehors de ce ministère.Les observateurs retiendront que les scandales financiers sont devenus depuis juillet 2009 la marque de fabrique du régime de Ould Aziz censé pourtant lutter contre la gabegie et la corruption.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 2 août 2016)
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