Mauritanie : l’affaire Sonimex fragilise la ministre de l’Agriculture

La ministre mauritanienne de l’Agriculture est dans le collimateur. Mme Lemina Mint El Kotob O. Moma avait annoncé devant le président de la République, Mohamed Abdel Aziz, le 13 juillet 2016, lors de la cérémonie du lancement de la campagne agricole à Lekraa, dans le département de Keur Macène (Région de Rosso), que son département disposait des quantités suffisantes d’engrais dans ses magasins…

La prenant au mot, des inspecteurs découvriront que ces magasins étaient en fait vides. Un gros scandale puisque l’on parle de la disparition de 6 750 tonnes de marchandises, soit l’équivalent de 1,2 milliard d’ouguiyas, 3,5 millions de dollars.

Face à ce qui s’apparente à une affaire d’Etat, le directeur de l’agence Sonimex Rosso, Ely Salem O. Abdalla, s’est volatilisé dans la nature. Son Directeur administratif et financier est entendu en ce moment. Au ministère de l’Agriculture, un silence lourd s’est emparé de quelques cadres qui ont eu à gérer ce dossier des engrais subventionnés.

Pour rappel, l’engrais devrait être vendu au prix de 130 000 ouguiyas la tonne . Or, une contre-enquête diligentée par les services de la présidence (saisie du dossier par un groupe de paysans) s’est rendue compte que l’intrant est écoulé à 200 000 ouguiyas la tonne.

Fait rare, une vaste campagne de contrôle et de saisie dans des commerces et des entrepôts agricoles est engagée par les services de l’Etat. Les graves écarts découverts ont abouti à la mise en place, le 19 juillet, d’une commission mixte composée de gendarmes et de  membres de l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) chargés d’éclaircir sur la chaîne de commandement de ce qui rassemble à une arnaque à grande échelle.

Aux dernières nouvelles, la brigade policière chargée de la lutte contre les crimes économiques et financiers aurait reçu des ordres fermes pour arrêter toutes les personnes impliquées dans ce détournement.

La présente campagne agricole en Mauritanie vise l’exploitation de 56 mille hectares dans le sous secteur de l’irrigué et 230 mille autres dans celui du pluvial soit plus de 280 mille hectares dans les différentes saisons et types d’agriculture.

Dia Ibrahima Junior

 

Source :  Financial Afrik

 

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