Vu des Etats-Unis – Mort d’Adama Traoré : “En France aussi, les vies des Noirs comptent”

Dans un éditorial publié le vendredi 29 juillet, le New York Times critique l’attitude de la police et du gouvernement français après la mort d’Adama Traoré survenue le 19 juillet, alors qu’il venait d’être interpellé par la police.

“La mort, lors de son interpellation, d’Adama Traoré, un homme noir de 24 ans, dans une ville près de Paris [Beaumont-sur-Oise], le 19 juillet, a donné naissance à de violents affrontements entre des minorités en colère et la police”, écrit le New York Times en introduction de son éditorial du 29 juillet. 

Le quotidien américain revient sur les différentes versions avancées par la police pour expliquer la mort du jeune homme : d’abord une crise cardiaque, puis, après une première autopsie, une grave infection. Enfin, une deuxième autopsie, réalisée à la demande de la famille d’Adama, suggère la possibilité d’une mort causée par “un syndrome asphyxique”, sans donner plus de détails. 

Pour la première fois, Black Lives Matter en France

“Cet épisode rappelle les émeutes qui ont eu lieu après les morts, en octobre 2005, de deux adolescents dans un transformateur”, écrit le New York Times, faisant référence à la disparition de Zyed et Bouna.  

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“Mais cette fois, chose inédite en France, la mort de Monsieur Traoré a immédiatement été reprise sous la bannière du mouvement Black Lives Matter [les vies des Noirs comptent]”, mouvement né aux Etats-Unis en 2013 pour dénoncer la violence de la police envers les Africains Américains. 

Culture de l’impunité

Le quotidien américain pointe les différences historiques qui existent entre la France et les Etats-Unis, et rappelle que dans l’Hexagone, le racisme est ancré dans le passé colonial du pays.

"Il n’est pas surprenant que le mouvement Black Lives Matter résonne en France. Ces dernières années, de nombreux rapports de groupe de défenses des droits de l’homme montrent une culture de l’impunité au sein de la police française.”

Et d’expliquer qu’à Paris, une personne noire ou d’origine nord-africaine a six à huit fois plus de risques de se faire contrôler par la police qu’une personne blanche. “Les abus policiers envers ces minorités se sont multipliés sous l’état d’urgence”, ajoute le journal. 

“L’organisation Etat islamique a montré qu’elle était capable d’exploiter les sentiments de colère à des fins meurtrières. Aujourd’hui plus que jamais, la police doit réussir à instaurer la confiance avec les minorités en se montrant respectueuse à l’égard de tous les citoyens français, quelles que soient leur religion et leur couleur ; une application équitable de la justice ne tolère pas d’exception pour la police”, conclut le quotidien.

 

Source : Courrier international

 

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