Sommet de la Ligue arabe en Mauritanie : conflits, « terrorisme » et « force arabe » à l’agenda

Les dirigeants de la Ligue arabe se réunissent en sommet lundi et mardi à Nouakchott, en Mauritanie, pour discuter de la sécurité dans le monde arabe en plus d'une "force" commune à leurs pays, selon les organisateurs.

"Toutes les crises que vit la Nation arabe et leurs corollaires sécuritaires" seront passées en revue par les dirigeants arabes dans la perspective d'une "approche appropriée et consensuelle", a affirmé Ahmed Ben Helli, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, une organisation de 22 membres.

Libye, Irak, Yémen, Syrie, Palestine… Les foyers de tensions sont nombreux dans cet ensemble.

"La réalisation de la sécurité au sein de la Nation (arabe) passe par une action commune énergique contre le terrorisme avec notamment la mise en place d'une force arabe commune", a fait valoir M. Ben Helli qui s'exprimait cette semaine lors d'une réunion d'experts préparatoire au sommet.

Selon lui, le principe de la constitution de cette force avait été décidé au dernier sommet arabe de Charm el-Cheikh (Egypte), en 2015, mais sa nature, sa composition et les différents aspects de sa mise en place restent à définir.

Une déclaration dite de Nouakchott est attendue à l'issue du sommet, qui "adoptera une position qui unit les Arabes au lieu de les diviser", a déclaré le représentant mauritanien au sein de l'organisation, Weddadi Ould Sidi Heiba.

Le sommet devrait dénoncer les interventions iraniennes dans les affaires intérieures des pays arabes, en allusion notamment aux différends entre Téhéran et l'Arabie saoudite, exacerbés par l'exécution par Ryad, en janvier, d'un chef religieux chiite.

Cette exécution a provoqué des réactions de colère en Iran où des centaines de personnes avaient en partie incendié l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran, ainsi que son consulat à Machhad (est).

Ryad avait ensuite rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran. L'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite sont les deux grands rivaux au Moyen-Orient et s'accusent mutuellement d'attiser les conflits, notamment en Syrie et au Yémen.

Les dirigeants arabes vont également discuter de projets économiques et sociaux dont certains tardent à être mis en oeuvre, comme le marché commun arabe et l'union douanière arabe, deux questions considérées comme prioritaires par l'organisation, selon des documents officiels.

– Béchir parmi les dirigeants attendus –

Sur les 22 membres de l'organisation basée au Caire (Egypte), 21 seront représentés à la réunion de Nouakchott, la Syrie étant suspendue depuis l'éclatement d'une rébellion dans ce pays.

Le roi Salmane d'Arabie saoudite et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, deux leaders du monde arabe, sont attendus.

Le président soudanais Omar el-Béchir est également annoncé alors qu'il est recherché pour génocide par la Cour pénale internationale (CPI). Mais la Mauritanie n'a pas signé le traité instituant cette juridiction.

Deux mandats d'arrêts ont été lancés par la CPI contre le président soudanais: en 2009, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité et en 2010 pour génocide, les deux en lien avec le Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie aux violences depuis 2003. Plus de 300.000 personnes sont mortes dans ce conflit selon l'ONU.

Il continue toutefois de voyager dans de nombreux pays, dont certains sont signataires du Statut de Rome. En juin 2015, le gouvernement sud-africain n'avait pas arrêté M. Béchir alors qu'il participait dans ce pays à un sommet de l'Union africaine, provoquant une vive polémique.

C'est la première fois que la Mauritanie abrite un sommet de la Ligue arabe depuis son adhésion à cette organisation en 1973.

A l'issue de la rencontre mardi, le président Mohamed Ould Abdel Aziz va diriger la Ligue arabe pendant deux ans. AFP.

 

Source : AFP via  Africatime

 

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