Union Africaine : la suspension de la RASD se profile à l’horizon

Pour la première fois depuis la sortie du Maroc au sein de l'Union Africaine la suspension de la RASD est évoquée avec instance en marge des travaux de la 27ème session de l'organisation panafricaine à Kigali au Rwanda.

A l'origine de cette offensive diplomatique le roi Mohamed VI qui avait pris le soin d'annoncer son désir de réintéger la famille africaine après 32 ans d'absence dans une lettre adressée au président en exercice de l'Union Idriss Déby qui a utilisé son véto malgré les tentatives de 28 états dont le Sénégal pour une motion de soutien. Demi-échec du Maroc qui renvoie l'Union Africaine dans ses propres contradictions et les protagonistes à d'autres joutes politiques.

La République arabe sahraouie démocratique RASD a été autoproclamée en 1976 par le Front Polisario.Une longue marche qui a abouti à sa reconnaissance officielle au sein de l'OUA en novembre 1984 lors sa 20 ème session à Addis Abeba.Une intégration qui a entraîné ipso facto la sortie d'un des premiers membres fondateurs le Maroc.Et depuis l'OUA devenue l'Union Africaine au gré de ses présidents en exercice tentent de piloter cet avion malgré des zones de turbulences parfois violentes causées par les deux protagonistes.

Après 32 ans d'absence le Maroc souhaite revenir par la grande porte en saisissant l'opportunité du 27ème sommet de l'organisation panafricaine cette semaine à Kigali au Rwanda pour annoncer son désir de réintégrer la famille africaine dans une lettre adressée au président actuel en exercice Idriss Déby. Le président tchadien a préféré bloqué la lecture de cette demande du roi Mohamed VI nonobstant le soutien de 28 pays dont le Sénégal.Un demi échec de cette offensive diplomatique du Maroc qui remet sur le tapis la décolonisation du Sahara Occidental. RASD reconnue par l'UA et non par les Nations-Unies dont les tergiversions depuis la nomination de Ban Ki Moon au secrétariat général ne servent personne sinon à mieux diviser le continent en états révolutionnaires sous la houlette de l'Algérie qui prône l'autodétermination du peuple sahraoui et états modérés au premiers chefs le Sénégal et l'Afrique du Sud pour la stricte neutralité jusqu'à l'aboutissement du processus onusien.

Demi échec et demi victoire du Maroc qui a réussi à faire planer le doute au sein des chefs d'état de l'Union avec de plus en plus des états favorables à la suspension de la RASD. Dans tous les cas la réintégration du Maroc au sein de l'UA entraînerait certainement la sortie de l'Algérie et probablement d'autres pays peut-être la Mauritanie sur le point d'ouvrir une ambassade de la RASD à Nouakchott.Une nouvelle situation qui va redistribuer les cartes au sein de la maison familiale avec un autre rapport de force.Dans les deux cas d'hypothèse l'Union africaine sortira avec des plumes après ces épreuves.