Mauritanie : le FONADAH interpelle le gouvernement pour une nouvelle gouvernance foncière

Les organisations de la société civile sous la bannière du Forum national des droits humains (FONADAH) ont demandé un moratoire de 5 ans pour éviter «  toute location ou cession des terres dans les zones rurales à des fins d'investissements agricoles » selon les propres termes des participants à l'issue d'un atelier national cette semaine à Nouakchott

sur cette problématique en partenariat avec l'ONG OXFAM et la coopération espagnole.Source de conflits intercommunautaires, l'accaparement des terres de la vallée au profit d'investisseurs étrangers devra être une politique consensuelle entre la société civile , la classe politique et religieuse et les pouvoirs publics, laisse entendre le Forum qui interpelle le gouvernement pour une nouvelle politique foncière.

L'atelier national sur l'argumentaire pour un moratoire dans la question foncière s'est déroulé cette semaine à Nouakchott, organisé par le FONADAH (Forum national des droits humains). Les participants sont tombés d'accord sur la nécessite au moins d'un moratoire de 5 ans pour lutter contre l'accaparement des terres arables de la vallée au profit des investisseurs source de conflit intercommunautaires en Mauritanie. Cette période d'observation pourrait permettre à l'ensemble des acteurs de l'agriculture de se concerter et de faire le bilan entre autre de l'application de la réforme foncière en tirant profit de l'expérience de 99 qui tient compte de la reconnaissance des droits coutumiers.Une sage décision qui pourrait sauver le secteur rural qui dispose d'un potentiel agropastoral considérable de 20 millions d'hectares et fait vivre plus de 60 pour cent de la population totale du pays.

Mais malheureusement durant les 7 années d'influence du régime de Ould Aziz son gouvernement n'a cessé d'attiser des tensions au sein de la communauté noire atteignant des sommets avec l'expropriation des terres du Sud sans la consultation des populations concernées et l'arrestation et l'emprisonnement de leaders de l'IRA pour avoir manifesté contre l'esclavage foncier.Pour toutes ces raisons le Forum interpelle le gouvernement pour redéfinir un nouveau mode de gouvernance foncière dans une démarche de cohésion sociale et d'unité nationale.En demandant un moratoire assez long les organisations de la société civile entendent éviter à la Mauritanie une situation explosive, un chaos politique.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 4 juillet  2016)

 

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