Mauritanie : l’IRA,bouc émissaire des émeutes de la capitale

Après l'arrestation cette semaine du 3ème vice-président du mouvement abolitionniste Diop Amadou Tijane c'est au tour du secrétaire général Balla Touré d'être derrière les barreaux sans aucune explication des autorités de Nouakchott lesquelles font face depuis quelques jours à la révolte des squatters dans les Gazras de la capitale victimes de violence policière.

Cette reprise des hostilités envers les militants anti-esclavagistes intervient à trois semaines du sommet des chefs d'Etat arabe dans la capitale mauritanienne et au moment où le président Ould Abeid et son adjoint viennent d'être récompensés par le département américain à Washington pour leur combat contre l'esclavage en Mauritanie.

C'est évident dans ce contexte favorable à l'IRA, les autorités de Nouakchott ont comme seule réponse de déclarer la guerre à tous les occupants illégaux de l'espace public dans les Gazras de la capitale.Et depuis les émeutes de mercredi dernier il ne se passe un jour sans que les militants anti-esclavagistes ne descendent dans la rue.Ils entendent ainsi protester contre cette politique de répression du gouvernement et également demander la libération sans conditions de leurs dirigeants le 3ème vice-président Diop Amadou Tijane et le secrétaire général Balla Touré arrêtés cette semaine depuis leur domicile.

Cette reprise des hostilités envers l'IRA est considérée par les observateurs comme un bouc émissaire des émeutes pour neutraliser les activistes en attendant la fin du sommet des chefs d'Etat arabe le 27 juillet prochain.La généralisation du déguerpissement des squatters dans toute la capitale vise entre autre à embellir la capitale mais avec en toile de fond donner une image d'un pays arabe plus blanc en relogeant les familles Hratines dans d'autres endroits moins visibles par les participants et surtout par la presse internationale.Personne n'est dupe, la réussite du sommet arabe passe par cette démonstration de force et le musellement des militants anti-esclavagistes.

 

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 2 juillet 2016)

 

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