Amis touristes, les États-Unis veulent voir vos tweets et vos snaps

Lors de votre arrivée sur le sol américain, vous pourriez être incité à mentionner aux autorités américaines certains pseudos que vous utilisez en ligne.

Comme si les formalités administratives imposées aux touristes étrangers par les autorités américaines n'étaient pas assez lourdes, chers touristes, voici une nouvelle étape à inscrire dans votre périple américain. Le service des douanes et de la protection des frontières américain (ou CBP pour Bureau of Customs and Border Protection) a soumis au Federal Register –l'équivalent français du Journal officiel– l'idée de demander aux touristes sans visa arrivant sur le sol américain leurs pseudonymes et identifiants utilisés sur différents réseaux sociaux.

Twitter, Facebook, Instagram… Le service des douanes américain aimerait ainsi avoir accès à ce que vous postez en ligne (tweets, photos, vidéos…) dans un souci de moderniser ses modalités de contrôle pour les touristes étrangers, explique Fusion. Pour le moment, la proposition fait seulement état d'une option facultative à remplir pour le voyageur.

Une option facultative

Si vous prévoyez de partir aux États-Unis dans les semaines ou mois à venir, sachez donc que rien ne vous obligera à donner le nom que vous utilisez sur Twitter ou à dévoiler vos photos (un peu honteuses, parfois) postées sur Snapchat. Si l'on voit bien ici la volonté du service des douanes américain d'en savoir davantage sur les touristes qui mettent les pieds aux États-Unis, le dispositif sera-t-il efficace? Puisqu'il est optionnel et qu'il n'empêche personne de mentir, peut-on vraiment considérer que ce soit une formalité vraiment utile à mettre en place? PC Magazine s'interroge:

«Il est difficile de savoir en quoi cette proposition est vraiment nécessaire, dans la mesure où rien n'interdit au voyageur… de ne rien déclarer. Et même si c'était obligatoire, ce qui n'est pas le cas, une personne pourrait juste déclarer le nom d'un compte qu'elle n'utilise pas véritablement. Comment le service des douanes pourrait-il savoir si une personne ment, ou pas, lorsqu'elle dit qu'elle n'est pas une grande utilisatrice des réseaux sociaux.»

Où s'arrête la vie privée?

L'autre problème que pose cette proposition, c'est la limite friable et difficile à tracer entre un compte public ou privé. Doit-on mentionner son compte Twitter ou Facebook s'il sont paramétrés en privé? Doit-on faire état de son compte Tinder ou d'un éventuel compte sur un site porno? Où se situe donc la limite dans ce que le service des douanes a besoin et n'a pas besoin de savoir, se demande Fusion

L'objectif de cette initiative n'a pas été clairement expliqué, mais on peut supposer que cela représenterait pour les autorités américaines un moyen rapide d'accéder directement aux publications d'un individu et de repérer ceux qui auraient de mauvaises intentions lors de leur séjour sur le sol américain.

Mais, gare aux erreurs d'interprétation. Fusion rappelle une affaire survenue en 2012, où deux touristes britanniques ont été arrêtés et expulsés après leur arrivée à Los Angeles pour avoir voulu «déterrer» Marilyn Monroe et prévu «détruire l'Amérique». Sauf que, dans ce cas précis, leur idée était davantage de faire la fête que de s'attaquer au pays. Une nuance qui avait échappé aux autorités américaines.

Repéré par Robin Panfili

 

Source : Slate

 

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