Kinross-Tasiast entre décret tieb-tieb et mensonge à propos de l’usage du cyanure.

Quand on lit le décret 2009-224 de l’ex-PM Laghdaf, on est surpris d’autre chose : figurez-vous que lorsqu’une entreprise demande un permis de travail pour un étranger, le chef du service de l’emploi mène alors l’enquête pour savoir s’il n’y a pas de mauritaniens qualifiés qui pourraient jouir du plan de mauritanisation aussi imprécis que totalitaire.

 
Comment mener l’enquête au pays du tribalisme, du régionalisme et du trafic d’influence ? Le décret n’en dit rien pourtant une ligne pour exiger un appel public à candidature n’eût été pas de trop ou n’importe quoi pour éviter que ces postes, souvent juteux quand on s’approche du sommet de la pyramide, ne restent dans certaines mains…
 
Le résultat de l’enquête est transmis au directeur de l’emploi qui a déjà reçu directement de l’employeur une copie de sa demande… Le décret prévoit ainsi que le chef de service ne puisse pas berner son supérieur sans le mettre au parfum à propos d’un poste à gazrer
 
Ensuite lorsqu’une demande de permis de travail pour un étranger est refusée par le directeur de l’emploi, nommément cité par le méticuleux décret, car un mauritanien pourrait remplir les qualifications, eh ! bien, c’est toujours le département  qui a refusé le permis qui propose les mauritaniens de son choix… Cette fois le décret pointilleux ne parle plus de directeur de l’emploi ni même de chef de service de l’emploi mais de «  bureau de l’emploi ». Un brouillard administratif bien de chez nous où les vides juridiques permettent par exemple aux autorités compétentes d’exiger tout et n’importe quoi en matière de mauritanisation sans limite aucune.
 

D’ailleurs le patron de la mine a été le premier suspendu par les autorités dans cette affaire, c’est dire le bon esprit qui règne entre le pouvoir et l’entreprise qui a pourtant lâché 500 milliards de lest en contrats locaux et accepté, paraît-il, plusieurs légumes mauritaniens car «cela vient d’en-haut…» même si en Haut n'y est peut-être pour rien.

 

Ainsi ceux qui refusent une autorisation sont les mêmes qui proposent les candidats à la mauritanisation… Incroyable mais vrai au pays du tribalisme, du régionalisme et du trafic d’influence mais pour faire avaler la pilule à l’entreprise, le décret Laghdaf prévoit que si le mauritanien pistonné par la mauritanisation ne fait pas l’affaire, l’entreprise peut refaire une demande selon le même processus ! C’est-à-dire avoir affaire aux mêmes 3 "personnages" qui font la pluie et le beau temps en matière d’emploi tels que les nomme le décret à savoir le directeur de l’emploi, le chef du service de l’emploi et le vague bureau de l’emploi pour le dernier mot à propos des pistonnés, un peu comme si en justice les mêmes juges siégeaient au tribunal de première instance et à la cour d’appel…

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Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 22 juin 2016)

 

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