Le quotidien mauritanien Le Calame fait état de beaucoup de brutalités et des expulsions après leur détention pendant quelques jours au centre de rétention de BAGHDAH .Cette chasse à la sorcière qui touche à la fois les étrangers africains noirs et les négro-mauritaniens est révélatrice de la nature du régime de Ould Aziz qui gouverne le pays depuis juillet 2009 et de sa dérive .
Le Ramadan période propice au pardon et à la tranquillité est vécu cette année comme un chemin de croix pour les nombreux étrangers africains qui font face depuis quelques temps dans leur quartier ou lieu de travail ou simplement dans la rue à des contrôles au faciès très musclés par les forces mixtes de sécurité de la capitale mauritanienne.Nombreux sont ceux qui n'ont pas réussi à échapper à cette chasse au clandestin.Le quotidien Le Calame parle de plusieurs arrestations brutales et de reconduite à la frontière après un petit séjour au centre de rétention de Baghdah.
Encore une fois ce sont les étrangers africains qui sont victimes de cette traque policière avec des dégâts collatéraux qui touchent les négro-mauritaniens eux-mêmes.Si l'instauration d'une carte de séjour est un droit pour les autorités de Nouakchott il n'en demeure pas moins que le respect de la dignité humaine est aussi un droit pour les étrangers quelle que soit leur couleur ou appartenance ethnique.Cette violence policière grandissante irrite l'opinion publique et une bonne partie de l'opposition mauritanienne qui avait condamné de telle dérive à la suite de la mort le 9 mai dernier à Nouakchott du migrant malien Mody Boubou qui faisait l'objet de course poursuite.Ce regain de tension dans les quartiers périphériques de la capitale est très inquiétant pour la paix sociale et au delà pour la politique de bon voisinage.En déclarant cette guerre aux étrangers africains le gouvernement mauritanien aura au moins rompu la trêve du Ramadan.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 15 juin 2016)
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