Kaédi : capitale de l’esclavage domestique haalpular en Mauritanie…

Son excellence Larry Andre, ambassadeur des USA en Mauritanie, devrait lire ceci puis en parler à son champion le turbulent président de l’IRA, Birame Dah Abeid afin qu'il colore ses cibles…  A bien y réfléchir, son excellence semble souffrir d’un déficit d’information au sujet de ce qui se passe dans le monde négro-mauritanien en matière de terribles séquelles de l’esclavage pour ne pas dire esclavage moderne tout court.

 
Ce déficit d’information prise à la source par son propre réseau d’information est dû au départ, qu’on regrette beaucoup, des charmantes jeunes américaines du corps de la paix.
 
Jadis, on les voyait partout à Nouakchott toujours à pied en sandales. Elles rentraient à la capitale de temps en temps après un long séjour à l’intérieur du pays où  avec beaucoup de courage et de sacrifice, elles vivaient au milieu des populations dans les mêmes difficiles conditions que l’habitant. Elles étaient très sympathiques car elles finissaient par parler toutes nos langues nationales. Elles au moins auraient pu apprendre à son excellence ce que tous les négro-mauritaniens sont les premiers à connaître à savoir l’esclavage moderne qui perdure de nos jours notamment celui des petites servantes non rémunérées placées à domicile chez les anciens maîtres dès 4 ans pour grandir soi-disant comme fille adoptive quand pour majorité, elles vivent une vie d’esclave moderne à vie. On les appelle : Korgel
 
 
Avant d’en parler à Birame, il faudrait aussi que son excellence lise à propos de l’esclavage chez les négro-mauritaniens, la contribution d’un historien remarquable Abderrahmane N’Gaïdé qui parlant de son statut déclare «  mon prétendu rang social » quand d’autres se gargarisent d’être torrodos comme lui de père et de mère. Il faut lire avec quelle distance, quelle honnêteté intellectuelle il donne un aperçu de l’articulation de l’esclavage chez les siens. Si l’on pouvait trouver des Soninkés de son rang, des Oualofs et des maures en parler de la sorte sans se soucier de déplaire et dans un langage accessible au plus grand nombre, très certainement que la Mauritanie n’en serait plus là car nous avons besoin de débat à la télé à la radio entre des intellectuels de bonne foi au lieu de laisser la place à tous ces cancans qui polluent l’atmosphère et divisent tout le monde, chacun jetant à l’autre la pierre en refusant d’éclairer devant sa porte.
 
 
Ainsi par exemple, en plus des 4 femmes autorisées en islam, on peut lire que « Simultanément la femme esclave (kordo) est utilisable, consommable sans barrières. Le maître, de quelque extraction qu’il soit, a droit à une cinquième femme (taara), mais cette dernière doit être de condition servile et ce mariage l’affranchit de fait. »
 
« Le fils du maître apprend à faire l’amour avec la fille de l’esclave de son père ou de sa mère. Il en dispose comme d’un objet. Son sexe lui appartient et en accomplissant son acte il n’est pas mû par un quelconque sentiment d’amour mais seulement par cette volonté de satisfaire la pulsion animale qui l’habite. Alors qu’il la possède et jouit d’elle, leurs corps s’enlacent, leur sueur se mélange, voire leur sang, car de cet acte peut naître un enfant (bâtard). Son désir de « posséder cette dernière tout en se laissant posséder et habiter par elle » se traduit dans cette jouissance. Elle aura sa faveur toute la vie durant ou l’objet d’un oubli total. Cet acte doit être ignoré de tous et rester dans le livre des secrets sociaux. »
 
 
Quant à ce qui nous occupe à savoir l’esclavage moderne en milieu halpoular,  notamment la Korgel, c’est l’africaniste Camara Ousmane qui nous en apprend les subtilités dans son étude «  Figures de servitude : les petites servantes à Kaédi ( Mauritanie ).

 

 

 
Cette étude date de 21 ans mais 1995 c’était hier…
 
Elle n’a jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui où le discours anti-esclavagiste porté par Birame Dah Abeid semble devenir plus précis. Ainsi à défaut de ses 150.000 esclaves introuvables pieds et mains liés, le voilà qui parle désormais surtout d’esclavage domestique. 

http://www.chezvlane.com/2016/06/desintox-le-dernier-rapport-de-global.html

A ce registre, le pouvoir mauritanien aura du mal à combattre le discours de l’IRA car par définition l’esclave domestique dans toutes les tribus et ethnies de Mauritanie est difficilement identifiable vu la nature complexe de cet esclavage moderne qui représente les véritables séquelles de l’esclavage au sens premier du terme surtout qu’il y a bien des familles pauvres qui sans être d’origine servile laissent leurs enfants grandir dans le giron de familles plus aisées où le seul destin qui les attend est celui de domestique. Ainsi trouve-t-on en milieu maure chez les grandes tentes de hratines par exemple les descendants de leurs propres anciens esclaves dont certains vivent tranquillement leur vie de domestiques qui entre dans le registre de l’esclavage moderne partout dans le monde civilisé.

 

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Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 5 juin 2016)

 

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