Mohamed Ali est mort à l’âge de 74 ans

La légende de la boxe Mohamed Ali est décédé vendredi à l'âge de 74 ans à Phoenix (Arizona), a annoncé sa famille dans un communiqué.

"Après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est décédé à l'âge de 74 ans", a annoncé son porte-parole Bob Gunnell. "Le triple champion du monde des lourds est mort dans la soirée", poursuit le communiqué. Ses obsèques auront lieu dans sa ville natale de Louisville, dans le Kentucky, a précisé le porte-parole du boxeur.

"I am the greatest": l'emphase de cette tirade maintes fois lancée par Mohamed Ali ne suffit pas à mesurer la légende du boxeur le plus célèbre de l'histoire, qu'il a écrite un demi-siècle durant avec ses poings, un verbe acéré et un charisme fou. L'une de ses dernières apparitions publiques, en juillet 2012 lors de la cérémonie d'ouverture des JO de Londres, avait montré au monde que l'ancien champion, rongé par la maladie, était entré dans le dernier round de son ultime combat.

"La famille Ali voudrait remercier tous ceux qui l'ont accompagné par leurs pensées, prières et soutien et demande le respect de son intimité", conclut le communiqué. Mohamed Ali était hospitalisé depuis jeudi pour un problème respiratoire. Son porte-parole avait alors annoncé qu'il "se trouvait dans un bon état de santé" et que "son séjour devrait être de courte durée". Mais une source proche de la famille avait indiqué vendredi dans la soirée que l'ancien boxeur "était dans un état très grave", confirmant les informations de plusieurs médias américains. Ali souffrait depuis une trentaine d'années de la maladie de Parkinson et avait déjà été hospitalisé à deux reprises fin 2014 et début 2015 pour une pneumonie et une infection urinaire.

Mais cette image de vieillard presque paralysé n'effacera jamais la personnalité hors norme du boxeur couronné "Sportif du siècle" par Sports Illustrated et la BBC en 1999, un homme aux multiples vies, marié à quatre reprises et père de sept enfants, dont une fille -Laila- qui suivra ses pas dans la boxe.

Autant que le boxeur doté de dons uniques, d'une technique très pure, d'une étonnante mobilité et d'un punch au-dessus de la moyenne, l'histoire retiendra l'homme qui a bouleversé les conventions sur et en dehors du ring, avec son rare sens de la formule, son instinct de grand communicateur, son goût pour la provocation et son combat permanent contre l'ordre établi.

Sa suspension lui a volé trois belles années de carrière

Né Cassius Clay, c'est pour se venger d'un gamin qui lui a volé son vélo que ce petit-fils d'esclave, né le 17 janvier 1942 à Louisville dans le Kentucky, apprend la boxe. Très vite, c'est la gloire. A 18 ans, il est champion olympique à Rome en 1960, il avait débuté sa carrière professionnelle la même année. A 22 ans, il est champion du monde aux dépens du redoutable Sonny Liston. Le lendemain, il décide de changer de nom et se fait appeler Cassius X en l'honneur du leader des "Black Muslims", Malcolm X. Un mois plus tard, il se convertit à l'Islam et prend le nom de Mohamed Ali.

Maître mondial incontesté de la catégorie-reine des lourds, celui qu'on surnommait "The Greatest" (Le plus grand) avait choqué les Etats-Unis en 1967 en refusant de faire son service militaire et de partir faire la guerre du Vietnam, en raison de ses convictions religieuses. Il échappe à la prison mais est interdit de ring, vilipendé par une majorité de l'opinion publique américaine mais tenu par d'autres comme un pilier de la contre-culture et un champion de la cause des noirs qui se battent alors pour l'égalité des droits. Ali est gracié en 1971 mais sa suspension lui a volé trois belles années de carrière dans la pleine force de l'âge.

Il remet très vite les gants et, dans ce que beaucoup avec lui qualifient de "combat du siècle", il s'incline aux points face au battant qu'est Joe Frazier, le 8 mars 1971 au Madison Square Garden de New York. Pour la première fois de sa carrière, Ali va au tapis. Quarante plus tard, quand Frazier sera mis en terre après une bataille contre le cancer, Ali sera là, malgré la maladie. Ali prend sa revanche début 1974 et, le 30 octobre 1974, dans la mémorable "bataille dans la jungle" ("rumble in the jungle") à Kinshasa, au Zaïre, il mystifie devant près de 100.000 spectateurs le surpuissant George Foreman (KO, 8e) pour reconquérir le titre de champion des lourds.

Vainqueur notamment d'une belle inoubliable (KO, 13e) face à Frazier en 1975 à Manille, il conservera sa couronne jusqu'en 1978, où il est battu par Leon Spinks. Fait unique, Ali récupère le titre mondial pour la troisième fois face à ce même Spinks, sept mois plus tard, aux points. Retraité en 1979, il est contraint de remettre les gants deux ans plus tard, à 39 ans, faute d'avoir su gérer sa fortune.

C'est le combat de trop. En octobre 1981, il est tristement humilié par son compatriote Larry Holmes, trop fort pour lui (abandon 11e reprise). Ali n'est plus le plus grand mais il s'entête. En décembre de la même année, une défaite face à Trevor Berbick sera toutefois son dernier combat. Après 56 victoires en 61 combats, dont 22 en championnats du monde et 37 avant la limite, Ali raccroche les gants. Il a poussé trop loin sa carrière: très vite, les premiers effets de la maladie de Parkinson se manifestent.

En 1996 aux jeux Olympiques du centenaire, à Atlanta, c'est un homme tremblotant mais irradiant que le monde regarde avec émotion allumer la vasque olympique. Dans cette grande ville du sud des Etats-Unis où trente ans plus tôt la ségrégation persistait, il reçoit une deuxième médaille d'or. Jeune homme, il avait jeté dans la rivière Ohio celle remportée à Rome en 1960, après avoir été refusé dans un restaurant "réservé aux blancs".

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Source : Le HuffPost

 

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