Mauritanie : la restriction des libertés pointée par les organisations des droits de l’homme

Amnesty International et près d'une vingtaine d'organisations de la société civile en Mauritanie s'inquiètent de la nouvelle loi qui va restreindre la liberté de réunion et d'association dans une déclaration commune relayée cette semaine par le site Kassataya.

Les organisations signataires lancent un cri d'alarme avant que ce projet de loi gouvernemental ne soit approuvé par le parlement. Elles estiment que ce serait une grave violation de la constitution mauritanienne et une étonnante atteinte aux libertés dans le pays et une régression démocratique. Pour les observateurs il s'agira ni plus ni moins d'un régime d'exception de Ould Aziz depuis sa réélection pour un second quinquennat.

 

La décision du conseil des ministres de restreindre les droits aux libertés de réunion et d'association des mauritaniens ne pouvait pas passer inaperçu aux yeux des observateurs à plus forte raison des organisations des droits de l'homme nationales et internationales.Ce sont ces dernières qui viennent de tirer la sonnette d'alarme dans une déclaration commune relayée par le site Kassataya dans laquelle elles reprochent notamment cette loi de partialité qui limite fortement le champ d'action des associations et la liberté d'expression des citoyens. Plus terrible encore la reconnaissance officielle des associations ou des partis passera par un seul choix d'objectif.Par exemple une association  pourra travailler soit pour les droits des femmes soit pour les droits des enfants et pas les deux.Et par ailleurs les signataires sont inquiets de la couverture religieuse de cette loi à des fins politiques et mettent en garde ainsi les autorités de Nouakchott de franchir le rubicon .

La balle est maintenant dans le camp des parlementaires avant une dérive qui pourrait être fatale pour le pays.Une situation qui pourrait conduire à une dictature militaire qui ne dit pas son nom.Cette restriction va encore plus pénalisé la communauté noire en quête de reconnaissance nationale depuis l'arrivée au pouvoir de Ould Aziz en juillet 2009.Près de cinq mouvements politiques et citoyens négro-mauritaniens et Hratins ( TPMN,FPC, Associations veuves mauritanienne,l'Union des Jeunes Volontaires et RAG( IRA) ont déjà fait les frais de l'injustice du ministère de l'intérieur qui les a qualifié de communautaristes et sectaristes. Et déjà sur le terrain de la citoyenneté c'est la croix et la bannière pour les responsables de ces organisations de se réunir ou d'organiser un spectacle ou une manifestation sans l'aval du préfet.L'application de la nouvelle loi les exclurait davantage de la société mauritanienne et ferait encore plus d'eux des citoyens à part. Amnesty International et les autres signataires pointent du doigt l'importance du respect de la constitution et la nécessité des autorités de Nouakchott de tenir leur engagement national et international.En tout cas ce serait un cas sans précédent dans toute l'histoire de la Mauritanie si les parlementaires passaient à l'acte.Cette hypothèse fait déjà polémique.Ce serait un deuxième coup d'Etat du général Aziz.

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 3 juin 2016)

 

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