En Iran, le tatouage féministe de l’actrice Taraneh Alidoosti fait polémique

IRAN – Une célèbre actrice iranienne est au centre d'une controverse dans son pays après la publication de photos montrant un tatouage féministe sur son avant-bras.

Taraneh Alidoosti est connue pour avoir joué dans le film "Le Client" du célèbre metteur en scène iranien Asghar Farhadi, qui a obtenu le prix du meilleur scénario et du meilleur acteur pour Shahab Hosseini lors du dernier festival de Cannes.

Le tatouage de l'actrice – représentant un poing à l'intérieur du symbole de la femme – a été pris en photo lors d'une conférence de presse à Téhéran avec Farhadi et Hosseini, après leur retour de Cannes.

Certains médias ont affirmé que les photos étaient truquées, d'autres accusant l'actrice d'être une féministe, un terme négatif aux yeux des conservateurs iraniens. Certains ont même affirmé qu'en portant un tel tatouage, elle était favorable à l'avortement, interdit en Iran.

Taraneh Alidoosti a mis un terme à la controverse en s'exprimant sur son compte Twitter. "Gardez votre calme. OUI je suis une féministe", a-t-elle écrit. Elle a ensuite ajouté qu'une féministe est "une personne qui croit en l'égalité politique, sociale et économique entre les sexes".

 

Considérant que ce tatouage ne concernait que sa vie privée et qu'il n'y aurait aucune autre explication à ce sujet, l'actrice renvoie à la polémique déclenchée l'année dernière. En effet, Taraneh Alidoosti avait critiqué une publicité pour un aspirateur qui lui était parvenue sur son compte Viber avec la mention: "Seulement pour les femmes". "Ceux qui pensent que l'aspirateur est réservé aux femmes (…) insultent non seulement les femmes mais aussi les hommes (…) qui ne considèrent pas leurs égaux comme leurs serviteurs", avait exprimé l'actrice sur les réseaux sociaux.

Le tatouage, un élément d'occidentalisation contraire au régime

En Iran, la culture du tatouage s'exporte, malgré les restrictions du gouvernement d'Hassan Rohani. Les sportifs sont les plus adeptes même si les autorités considèrent cela comme un signe de l'immoralité et de l'occidentalisation.

En mai 2015, une législation nationale avait été adoptée et interdisait les "coiffures sataniques, tatouages et épilations des sourcils". Plusieurs salons ont dû fermer pour montrer leur opposition au régime.

Plusieurs footballeurs célèbres ont aussi été convoqués ces dernières années pour avoir montré leurs tatouages. C'est le cas d'Ashkan Dejagah, joueur du club qatari d'Al-Arabi, et Sardar Azmoun, qui défend les couleurs de la formation russe du FK Rostov. Tous deux ont été invités à s'expliquer en septembre 2015 devant une commission spécialisée. Sanctionnés par une suspension et une amende, les footballeurs sont désormais obligés de jouer avec des longues manches.

 

Source : Al HuffPost Maghreb Maroc

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page