Nouakchott : stupeur et tremblements au centre d’enrôlement de la Médina…

Il faut donner une médaille à ces femmes qui travaillent dans ce centre dans des conditions psychologiques difficiles. On l’aura peut-être oublié mais l’enrôlement continue.

 
En entrant dans cette petite maison, tout de suite, on sent la tension car certains ne veulent pas respecter le rang et d’autres tapent aux portes de tel ou tel service pour qu’on les entende. Une chose est sûre, tout le monde travaille et beaucoup car les citoyens poussent à faire encore plus vite.
 
Certains ont passé la nuit sur place pour un bon numéro car au-delà d’un certain nombre, il faut revenir le lendemain, d’autres sont arrivés très tôt le matin parfois 5h. Je connais très bien la maison, j’y ai déjà passé une journée. Là j’étais juste de passage accompagnant quelqu’un.
 
 
Soudain entre le va-et-vient des opératrices des documents plein les mains pour aller faire signer ici et revenir par-là entre les interpellations de certains impatients, soudain silence, il se passe quelque chose derrière la porte. Une femme en sort tranquillement certainement pour apporter de l’eau et laisse la porte ouverte. Le vieux gardien devant la porte de la salle oublie son public et tend aussi la tête à l’intérieur sans bouger de sa place.
 
A son silence, à son expression, tout le monde comprend qu’il se passe quelque chose de sérieux. Je fends sans peine deux rangs de la petite foule qui n’ose bouger de peur de perdre sa place mais dont chaque expression n'est que curiosité.  A moitié prudent à moitié poli, j’entre à moitié dans la pièce et arrête ma progression dès que je vois les jambes d’une jeune fille apparemment évanouie.
 
Ce n’est donc rien, elle va se réveiller, il suffit d’apporter de l’eau et de lui donner de petites claques. Je recule et retourne à ma place au milieu de la pièce. Au bout de longues minutes toujours rien, la jeune fille ne se réveille pas mais une femme ressort de là les yeux écarquillés en appelant une collègue plus solide.  Apparemment la femme avait vu que le réveil n’était pas normal.
 

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Vlane A.O.S.A.

 

Source : Chez Vlane (Le 25 mai 2016)

 

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