Le Maroc a-t-il renoncé au sommet arabe à la demande des Saoudiens ?

La décision du Maroc de renoncer à l’organisation du sommet annuel de la Ligue arabe suscite beaucoup d’interrogations. L’Arabie Saoudite pourrait être à l’origine du retrait de Rabat. Explications.

 

Après avoir annoncé qu’il renonçait à accueillir le sommet annuel de la Ligue arabe, le Maroc a présenté ses explications pour se justifier mais sans totalement convaincre. Ce revirement a de quoi surprendre car tout était prêt pour l’accueil de ce grand rendez-vous politique panarabe, le premier du genre sous le règne de Mohammed VI. La Ligue arabe avait même, dans un premier temps, convenu avec les responsables marocains de repousser la date du sommet, prévue initialement les 28 et 29 mars, au 7 et 8 avril à Marrakech.

La décision continue d’ailleurs de susciter beaucoup d’interrogations aussi bien au royaume que dans les autres capitales du monde arabe. Et s'il y avait d’autres arguments plus convaincants que ceux énoncés dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères ?

La piste saoudienne ?

Une source que Yabiladi a contactée pointe du doigt le contexte belliqueux qui prévaut dans la région arabe. Plus explicite, elle affirme que « la tenue du sommet arabe dans une situation pareille n’aurait servi en aucun cas les intérêts de l’Arabie Saoudite. Pire encore il aurait offert une occasion en or pour des représentants de pays, proches politiquement ou religieusement de l’Iran, principalement l’Irak et le Liban et dans une moindre mesure l’Algérie, de dénoncer à partir du Maroc, son intervention militaire au Yémen et son projet de guerre terrestre en Syrie. Ce qui aurait privé Ryad de l’appui de tous les Etats de la Ligue arabe ».

La veille de la publication de la décision du Maroc par le département de Mezouar, le royaume saoudien avait annoncé la suspension d’une aide militaire au Liban, estimée à 3 milliards de dollars consentie en 2013. Celle-ci était destinée à la modernisation de l’armée du pays du Cèdre. Les Saoudiens ont ainsi riposté « aux positions libanaises hostiles qui résulte de la mainmise du Hezbollah sur l’Etat », indiquait vendredi soir un communiqué de l’agence officielle de presse saoudienne SPA.

L’Arabie saoudite reproche en fait à Beyrouth d’avoir refusé de condamner l’incendie de leur ambassade à Téhéran et de leur consulat à Mechhad. Dans le viseur de Ryad figure essentiellement, le ministre libanais des Affaires étrangères, Gibran Bassil, un chrétien maronite très proche du général Michel Aoun, grand allié de la Syrie et du Hezbollah au Liban.

 Mohammed Jaabouk

 

Source : Yabiladi (Maroc)

 

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