La Syrie « n’est pas un concours entre moi et Poutine », lance Obama

"Maintenant Poutine peut penser qu'il est disposé à ce que l'armée russe occupe de manière permanente la Syrie. Cela va coûter très cher".

 

Le président des États-Unis Barack Obama a jugé mardi que le conflit en Syrie ne devait pas s'apparenter à un "concours" entre lui et son homologue russe Vladimir Poutine, au moment où la guerre s'intensifie et s'internationalise dans le nord du pays.

"Ce n'est pas un concours entre moi et Poutine", a rétorqué M. Obama lors d'une conférence de presse en Californie, interrogé pour savoir s'il se sentait "berné" par le président russe dont l'armée a amplifié son offensive militaire depuis deux semaines en appui aux forces syriennes du président Bachar el-Assad.

"Le fait que Poutine a finalement dû dépêcher ses propres troupes, sa propre aviation et qu'il a dû lancer cette opération militaire d'envergure (…) démontre que la position d'Assad est faible et non pas forte", a jugé le président américain.

Lorsque Moscou avait commencé le 30 septembre sa campagne aérienne en Syrie, M. Obama avait mis en garde contre le risque d'un "bourbier" pour la Russie. "La question est de savoir comment on met fin aux souffrances, comment on stabilise la région et on arrête cet exode massif de réfugiés (…) comment on arrête la violence et les bombardements d'écoles, d'hôpitaux et de civils innocents (…). C'est ce que je voulais dire par un +bourbier+", a justifié le président.

"Maintenant Poutine peut penser qu'il est disposé à ce que l'armée russe occupe de manière permanente la Syrie. Cela va coûter très cher".

Refusant depuis le début de la crise syrienne d'impliquer massivement l'armée américaine, notamment avec des troupes au sol, M. Obama mise depuis un an et demi sur sa coalition de 65 pays qui bombarde le groupe État islamique en Syrie et en Irak. "Nous allons continuer à leur mettre beaucoup de pression, à la fois en Syrie et en Irak. Et cela ne s'arrêtera pas", a-t-il promis.

Les États-Unis sont vilipendés pour leur manque de leadership face à l'intensification et l'internationalisation de la guerre, incapables d'empêcher leur allié turc de bombarder les Kurdes syriens et encore moins d'empêcher la Russie d'agir.

Aux yeux de ses détracteurs, le président Obama est coupable d'avoir refusé d'intervenir massivement en Syrie en appliquant à la lettre ce pour quoi il avait été élu en 2008: le retrait de l'Amérique des conflits du Moyen-Orient, après la catastrophe en Irak.

 

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OLJ/AFP

 

Source : L’Orient Le Jour

 

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