Mais au fait, c’est quoi le CHAN ?

Le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), quatrième du nom, se déroule en ce moment même au Rwanda. Ne peuvent y participer que des joueurs évoluant dans leur propre pays.

Si les stars sont donc exclues du rendez-vous, c’est pour permettre justement aux talents locaux de pouvoir s’exprimer, avec à terme la volonté d’élever le niveau de jeu général sur le continent…

·  Une compétition parallèle à la CAN

Attention à ne pas se tromper de déterminant : on dit la CAN car il s’agit de désigner la Coupe d’Afrique des nations et le CHAN car il est question ici du Championnat d’Afrique des nations. Les deux compétitions ont des noms très proches car leur principe et leur fonctionnement le sont aussi. Dans les deux cas, il s’agit d’un tournoi mettant aux prises des sélections africaines avec une phase de poules puis des matchs à élimination directe jusqu’à la finale. Le rythme n’est pas encore bien défini mais a priori on se dirige vers l’organisation d’une CAN à chaque mois de janvier des années impaires et d’un CHAN à la même période les années paires. La différence majeure ? Quand la Coupe d’Afrique des nations, à la manière d’un Euro, ne propose aucune restriction particulière au moment de choisir les 23 joueurs qui composeront une des sélections participant à l’événement (à condition bien sûr qu’il ait la nationalité du pays en question), le Championnat d’Afrique des nations ne concerne que les joueurs évoluant dans le pays de leur nationalité. Donc pour être plus clair, pas de Nkoulou, de Yaya Touré, d’Aubameyang ni de Gervinho ou de Khazri mais de parfaits inconnus sous contrat avec le Tonnerre de Yaoundé, l’Étoile du Sahel, l’ASEC Mimosas ou l’AS Pélican.

·  Une occasion pour des nations mineures d’exister

Les stars absentes, les cartes sont redistribuées. Déjà que les surprises sont nombreuses avec la CAN – souvenez-vous la récente victoire de la Zambie de Renard – et qu’il n’est pas garanti de briller avec de gros noms, là dans le cas du CHAN, la compétition s’avère particulièrement ouverte et indécise. Depuis sa création en 2009, elle a livré trois vainqueurs différents en trois éditions : la RD Congo, la Tunisie et la Libye, champion en titre absent cette année car éliminée au stade des qualifications par le Maroc et la Tunisie. Les qualifications ont d’ailleurs été conçues de manière assez étonnante avec une répartition régionale. La zone Afrique du nord par exemple se jouait en un mini-championnat à trois, d’où étaient absents l’Égypte, non inscrite, et l’Algérie, disqualifiée par la Confédération africaine de football pour avoir déclaré forfait lors des qualifications précédentes pour le CHAN 2014. La raison officielle ? Il manquait des joueurs. L’officieuse ? Les Algériens devaient à l’époque se rendre en Libye pour aller chercher leur qualification et étaient moyennement chauds pour cause d’insécurité permanente sur place.

Dans la zone sud, c’est l’Afrique du Sud qui s’est retrouvée piégée, éliminée dans un système de matchs aller-retour par l’Angola. Au total, 16 nations se disputent le titre d’un tournoi qui a lieu au Rwanda. Le pays organisateur figure dans le groupe A – le groupe de la mort – avec le Maroc, le Gabon et la Côte d’Ivoire. Dans le groupe B on retrouve la RDC, le Cameroun, l’Angola et l’Éthiopie, dans le C, la Tunisie, le Nigeria, la Guinée et le Niger, et dans le groupe D, le Mali, la Zambie, le Zimbabwe et l’Ouganda. La compétition a débuté le 16 janvier et la phase de poules a déjà livré la moitié de son verdict. Dans la poule A, surprise : le Rwanda et la Côte d’Ivoire se sont qualifiés au détriment du Maroc et de la Côte d’Ivoire. Dans la poule B, le Cameroun accompagne l’un des favoris, la RDC, en quarts de finale. Dans les deux autres poules, la Zambie est déjà assuré d’être en quart avant de disputer son troisième match. Pour les trois tickets restants, suspense, surtout concernant l’issue d’un groupe C très serré actuellement dominé par le Nigeria. La finale se jouera le 7 février à Kigali.

·  Un grenier à talents… et un joyeux bordel

Le but de ce CHAN est de faire émerger les talents locaux, en partant du constat que ceux-ci sont barrés à la CAN par les joueurs évoluant à l’étranger, notamment en Europe et dans le Golfe. Lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations organisée en 2015 en Guinée équatoriale, seuls 74 des 368 joueurs évoluaient dans leur pays, ce qui est assez problématique et pose le chantier qu’il reste à accomplir en matière de formation locale. Mais les trois précédentes éditions du CHAN n’ont pour l’instant pas vraiment permis à des joueurs de s’illustrer au point de vraiment faire décoller leur carrière. Une exception notable : l’Algérien Hilal Soudani, élu meilleur joueur du tournoi 2011 et qui réalise une carrière très honnête depuis.

Le meilleur joueur de la dernière édition est le Nigérian Ejike Uzoenyi, qui n’a pas vraiment confirmé ensuite : éphémère membre du Stade rennais, il est actuellement sous contrat avec un club sud-africain. Le CHAN, c’est aussi un joyeux bordel avec un d’inévitables «  présus  » , ces gars dont on soupçonne qu’ils sont susceptibles de trafiquer un peu leur âge pour plaire aux «  scouts  » présents sur place au Rwanda. Un cas notamment retient l’attention : celui du gardien camerounais Pierre Sylvain Abogo, supposé être le plus jeune joueur de la compétition avec ses 17 ans mais qui en paraît le double.

Régis Delanoë

 

Source : So Foot

 

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