En fait dans ce prix, il y a la surcharge carburant, soit 186 000 FCFA, perçue par la compagnie aérienne pour compenser la hausse du carburant.
En générale, le kérosène représente jusqu’à 35% des coûts d’exploitation d’une compagnie aérienne. Sur le continent, cette proportion peut aller jusqu’à 45% puisque le carburant est d’en moyenne de 20% plus cher que le reste du monde.
Problème, le baril de pétrole est passé de 140 dollars à 30 dollars en une année et demie, revenant à son niveau de 2004. Aucune compagnies desservant notre beau continent n’a fait un effort pour réduire cette taxe. Cette surtaxe (codifiée dans votre billet par la rubrique YR ou QR) valait en Europe 6 euros au moment de sa création en 2008. Aujourd’hui, elle est de 256 euros. Alors que le pétrole est revenu à son niveau de 2004, n’est-il pas venu le temps de secouer le mamouth?
Cette chute du pétrole devrait en tout cas doper les bénéfices des compagnies aériennes en 2015. Ce qui permet à IATA (Association internationale du transport aérien représentant 84% des compagnies aériennes de la planète) d’envisager la fin des surcharges carburant.
Autre taxe aussi juteuse, la Redevance sur la construction des infrastructures aéroportuaires (RDIA), soit 34 500 FCFA par personne adoptée par le Sénégal et suivie depuis peu par le Gabon. Il s’agit d’un système parafiscal que le président Abdoulaye Wade, conseillé par BMCE Capital, avait imaginé pour financer l’aéroport Blaise Diagne, toujours, soit dit en passant, en construction.
Il y a aussi la taxe d’émission du billet, soit 7000 FCFA. Puis la taxe de sûreté, soit 4000 FCFA. Ce n’est pas fini, il y a là fameuse redevance passager de 16 000 FCFA et, encore, la redevance aviation civile qui culmine à 1500 FCFA. Au final, 53,4% du billet vont aux taxes et redevances. Aucune de ces taxes ne vient cependant à la cheville de la surtaxe sur le carburant.
Le président Macky Sall qui avait annoncé la suppression de 50% des taxes parlait plutôt des taxes de sûreté et de redevance passager. Les compagnies s’accrochent à la surtaxe carburant comme l’Etat du reste tient à la RDIA.
Albert Savana
Source : Financial Afrik