Dilapidation des biens de l’état : un exemple concret à l’œil nu à Kaédi

Tous les kaédiens sans exception aucune connaissent bel et bien la grande et luxueuse résidence du gouvernorat  héritée du colonialisme surplombant la ville  sur  une colline, bâtiment  appelé par les habitants de  cette  historique et emblématique lieu : en soninkè  « Kumandan gide » et en pulaar «  dow kaaje ».

Cette résidence qui date de la colonisation   est pourtant stratégiquement bien installée et domine tous les quartiers de kaedi  ,selon les ingénieurs que nous côtoyons tous les jours , elle serait   d'une qualité et  d'une  solidité extraordinaire , de par la constitution de matériaux en pierre et en tuiles qui faisaient de cet endroit un lieu non seulement  luxueux  et sûr  mais une partie de l'histoire de cette ville coloniale de Charbonnier et de Queneau.

Le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz  et ses acolytes dans leur  style et méthode qui ne trompent plus personne, de dilapidation  des biens et de réalisations trompe-l'œil  croient pouvoir tromper notre vigilance et notre attachement à certains symboles de nos villes surtout quand il s'agit de priver les Mauritaniens des millions d'ouguiyas  au profit des chantiers sans rendement, dans le seul but d'enrichir des proches ou des sociétés fantômes. Une simple rénovation avec une très belle couche de peinture   de l'ancienne résidence du gouverneur suffisaient largement  à notre autorité locale à s'y installer paisiblement , ainsi permettre , à travers  ces sommes faramineuses qui se chiffrent à des millions  sans contrôle adéquat,   la réhabilitation  et la modernisation des écoles Kaédiennes qui souffrent   de manquements graves de tables bancs  d'explosion d'effectifs dans les classes , d'encadrements et de fournitures scolaires sans naturellement parler  de la nécessité d'une vraie réforme  de l'éducation nationale    ,véritable entorse à l'épanouissement  social et culturel de tous nos enfants en Mauritanie.

Au lieu de vrais chantiers pour rénover cette ville meurtrie par des politiques anachroniques, nous voilà juste derrière le canon qui a servi aux colons de mater les populations du sud, une construction qui s'écroulera dans  une dizaine d'années, pendant que l'ancienne résidence ,qui date de l'époque coloniale  continue de résister comme d'ailleurs les seules écoles issues de la période coloniale, aux vents à la pluie  , aux intempéries et aux canons de tous putschs militaires en Mauritanie ,une preuve de leur longévité . Notre ville, a besoin d'écoles, elle a besoin d'usines pour faire travailler sa jeunesse en errance, elle, a  besoin d'écoles professionnelles et d'apprentissage à des métiers  d'avenir,  elle a besoin d'une administration soucieuse du bien public et de la bonne gestion des ressources allouées  à la région et non à  la bureaucratie peu soucieuse de l'avenir et du progrès de la ville dans le seul but de compter des réalisations électoralistes sans lendemain pour le pays.

Il est incontestable que travailler dans un environnement saint et agréable est le souhait  de tous, mais les priorités s'imposent à nos administrateurs de veiller à  la chose publique, au lieu des  marchés chiffrés  à des millions à l'origine des enrichissements illicites et de la mauvaise gestion au vu et au su de tous . Non notre ville ne mérite pas  d'être abandonnée et  ces cadres    sont majoritairement  à l'origine de la création de la Mauritanie d'aujourd'hui et continuent partout dans le monde à briller par leurs compétences et apport à la civilisation de l'universel.

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Diagana  Mamadou Youssouf dit Ibnou

 

(Reçu à Kassataya le15 janvier  2016)

 

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