Né en 1989 à Sélibaby, il a baigné dans un environnement culturel et intellectuel adéquats : entre lecture, théâtre et sport, passions de son père professeur de Sciences naturelles et de sa mère infirmière.
Il passe son enfance entre Sélibaby, Boghé et Nouakchott où il décroche son baccalauréat, série C, en 2009. La même année, il s’envole pour la France où il s’inscrit en section informatique. Mais les passions s’inventent dans la vie, comme une fleur du destin.
A la suite d’une fortuite rencontre, Alassane Soumaré cède à une nouvelle trajectoire : l’élégance, le style soigné, le look qui fait la différence. Papa et maman ne lui imposent aucune contrainte. Le chemin est ouvert. Et un nom de podium : Alixe Reamous !
Il défile, entre autres, pour le Sénégalo-guinéen Sadio Bee , créateur du concept Mixtissages et tient l’une des enseignes les plus courues à Paris, Sadio Bee Creation.
On y trouve le mariage intelligent entre matières africaines traditionnelles du wax, basin, bogolan et des combinaisons de coupes occidentales. Des mixages qui offrent des styles urbains de toutes saisons avec le tissu africain. Un univers qui sied parfaitement à Alixe Reamous.
Rencontre au Saint Séverin, dans le quartier latin de Paris, avec un jeune à la passion nourrie.
Comment êtes-vous arrivé au mannequinat ?
Alixe Reamous : Par un pur hasard ! Un samedi soir, alors que je me promenais aux abords de la station Goncourt à Paris, j’aperçois un homme avec un gros sac. Il m’a semblé qu’il avait besoin d’un coup de main pour remonter les escaliers. Je suis allé, instinctivement, lui proposer mon aide.
Je lui ai dit de me laisser porter le sac… Après ce geste, il a demandé de quel pays j’étais originaire. J’ai répondu de Mauritanie. Il dodelina et dit : « Je ne suis pas surpris, les jeunes mauritaniens sont très polis ». Le compliment m’a touché, et je lui ai dit merci. Au moment de repartir, il me remet sa carte de visite.
Arrivé chez moi, je découvre que ce Monsieur n’est autre que le grand styliste Sadio. J’avais entre les mains le maître de Sadio Bee Creation !
On peut dire un heureux hasard tout de même !
Oui, sans doute. Puisque l’élégance a toujours fait l’objet d’une attention chez moi. Alors, sans tarder, je me suis confié à mes parents ; ma mère ici en France et mon papa en Mauritanie. Ma vie venait de connaître son tournant avec cette rencontre. Connaissant mes rapports avec les vêtements, et les tenues d’attraits et très compréhensibles, ils m’ont donné leur accord. Le lendemain, j’ai pris contact avec Sadio. Et me voilà lancé sur les podiums !
Vous abandonnez les mathématiques !
Abandonner les maths huumm, je dirai juste que j’opte pour une autre voie ! Et le mannequinat ne se résume pas qu’à faire des photos. En ce moment, je combine mode et action commerciale, des chiffres donc, en tant que manager chez GEMO. Mais honnêtement, c’est sans aucun regret que j’ai abandonné l’école d’ingénieur en informatique industrielle pour suivre ma passion !
Depuis quatre ans que vous êtes dans le milieu, est-ce le reflet de ce dont vous rêviez ?
Exercer un métier n’est pas chose facile dans la mesure où nous sommes souvent confrontés aux aléas de la vie. Mais seules la conviction et la persévérance nous déterminent, et permettent de gravir les échelons et d’atteindre nos objectifs. Aujourd’hui, même à mi-parcours, je peux dire que je suis satisfait, puisque je m’épanouie. Ce milieu de la mode me permet de faire des rencontres.
Et j’ai pu développer mon sens du relationnel, en ayant confiance en moi. En faisant la part des choses, j’ai appris à connaitre les gens sans les juger mais en les côtoyant simplement. Et mon plus grand plaisir, dans ce milieu, c’est qu’à chaque fois que je défile j’offre l’énergie mauritanienne. Cette image , que j’offre aux autres de mon pays, me comble d’une fierté certaine !
Vous avez du vous faire violence, pour vaincre une certaine… timidité !
Oui, oui, vous avez raison ! J’étais timide au début ! En plus, sans expérience, j’avais en face de moi des gens du métier avec des années derrière eux. Ça donne des moments de questionnements et de timidité.
Mais j’ai vite appris et compris les règles âpres, en me forgeant une assurance. Au fait, il fallait juste rester simple dans son attitude, et cultiver un penchant professionnel de choix. Ne pas céder à toute proposition, surtout en tant que jeune mauritanien avec des principes d’ordre religieux et culturel. Un défi, de s’ouvrir au monde, en restant fidèle à ses principes et valeurs. C’est le cap que je tiens.
Pour qui avez-vous déjà défilé ?
D’abord pour Sadio Bee Creation, qui m’a amené dans le milieu. Je remercie Sadio, qui m’a offert une chance tout en sachant que j’étais novice de chez novice ! Puis, tout en m’imposant des disciplines, j’ai défilé pour, entre autres, La Mauritanie à Paris en 2O12, Edna chic, FAKREATION, la collection hiver 2014 de Gémo. Et, en 2015, j’ai été dans plusieurs rendez-vous.
Dans ce métier chacun rêve à sa marque propre. Avez-vous déjà des ambitions ou vous vous dites que vous êtes encore à l’école…
Ah oui, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre de la mode et du style ! Dans ce métier, les choses changent assez vite, de saison en saison. Cela dit, j’aimerai bien avoir mon enseigne de prêt à porter en Mauritanie, et pourquoi pas une agence de mannequinat avec ma touche.
Propos recueillis par Bios Diallo
Source : Horizons du Mardi 05 janvier 2016 via Cridem
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