Régionales : Le Front national perd son pari

Ce second tour était un test politique d’ampleur nationale mais aussi européenne, souligne la presse étrangère. La forte mobilisation des électeurs a changé la donne.

Dès 19 heures, Le Soir annonçait que “selon les premières tendances, le FN ne remporterait aucune région”. “Xavier Bertrand arriverait en tête en Picardie-Nord-Pas-de-Calais et Christian Estrosi gagnerait aussi en PACA, précisait le quotidien de Bruxelles.

Des estimations qui se sont confirmées dans la soirée, le Front national ayant finalement été défait dans toutes les régions qu’il comptait emporter dimanche 13 décembre. Xavier Bertrand arrive largement en tête dans la région Picardie-Nord-Pas-de-Calais, avec 57 % des voix contre 43 % à Marine Le Pen. Dans le Grand Est, selon les résultats officiels, le FN Florian Philippot arrive derrière Philippe Richert (Les Républicains, LR) – 36 % contre 48,5 %. Dans le Sud, en région Paca, Marion Maréchal-Le Pen perd son duel face à Christian Estrosi (LR), 45 % contre 55 %.

L’Île-de-France bascule à droite

Les scores ont été beaucoup plus serrés dans la triangulaire de Bourgogne-Franche-Comté, où la gauche arrive très légèrement en tête, avec 34,5 % devant la droite, 33 %, et le FN, 32,5 %. Reste que Le Front national a dépassé dimanche d’au moins 200 000 voix son record historique du premier tour de la présidentielle 2012, selon des résultats quasi définitifs communiqués par le ministère de l’Intérieur.

En Île-de-France, le résultat a tourné à l’avantage de la candidate de droite, Valérie Pécresse. 
Au total, la gauche tiendrait 5 des nouvelles “grandes régions” contre 7 pour la droite. Pour le quotidien suisse Le Temps“la question sera de savoir si ce second tour marque un endiguement du Front national destiné à durer et à se consolider, ou si l’extrême droite va profiter de son implantation accrue dans les conseils régionaux pour convaincre encore plus d’électeurs en vue de l’échéance présidentielle de 2017”.

 “Ces élections régionales sont aussi l’affaire de tous les Européens. Quel signe adressera la France à ses partenaires ? Un message de sursaut républicain après le choc des attentats et le séisme du premier tour ? Ou l’image d’un repli identitaire guidé par la peur ?” interrogeait Le Soir à la veille du second tour dans un éditorial titré : “Ces élections françaises sont aussi notre affaire”.

Un paysage politique remodelé

Le taux de participation en hausse de 7 % a signifié “une mobilisation plus importante que celle de 2010, lors des dernières régionales, note le quotidien espagnol El País. Cette participation élevée, dans des élections qui d’habitude se traduisent par une forte abstention, handicape en principe, selon les experts, le Front national, grand vainqueur du premier tour dimanche dernier.”

“Cette forte participation dominicale risque de modifier profondément la donne électorale du premier tour. Le mode de scrutin à la proportionnelle intégrale, adopté au début des années 2000, avait pour but de permettre aux partis traditionnels de constituer des majorités afin de tenir le Front national à l’écart”, expliquait Le Temps avant le scrutin.

De son côté, The New York Times note que les arrangements passés entre les partis traditionnels ont réduit le scrutin à “une élection opposant le vote Front national au vote anti-FN”. Une équation que Marine Le Pen dit manigancée par “ses opposants, qu’elle traite de ‘mafia politique’”.  Enfin, The Washington Post estime que “même si le Front national échoue à remporter une région, son discours a déjà remodelé la vie politique française”.

 

Source : Courrier international

 

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