Une femme élue à La Mecque

Pour les premières élections ouvertes aux femmes en Arabie saoudite, une femme a été élue : Salma bent Hizab al-Oteibi l’a emporté à La Mecque, elle siégera à un conseil municipal.

Dès les premières élections, une première victoire. Salma bent Hizab al-Oteibi est la première femme à avoir été élue pour siéger au Conseil municipal de Madrakah, une localité de la région de La Mecque. Il s’agissait de la première fois que les femmes étaient candidates et électrices à un scrutin dans la très conservatrice Arabie saoudite. Elle était le dernier pays au monde à refuser le droit de vote aux femmes. Sur les près de 7.000 candidats, 978 étaient des femmes, qui briguaient tous un siège dans les Conseils municipaux, seules assemblées composées de représentants élus. Salma bent Hizab al-Oteibi était elle-même face à sept hommes et deux femmes.

De nombreux progrès restent à être faits par les autorités saoudiennes en matière de droits des femmes: ces dernières n’ont toujours pas le droit de conduire et doivent toujours avoir recours à un tuteur (un père, un mari, un frère) pour voyager ou travailler.

Le scrutin a été compliqué pour les femmes: les candidates n’ont pu rencontrer les électeurs masculins et toutes ont dû voter dans des bureaux de vote séparés. Les femmes étaient 119.000 inscrites sur près de 1,5 million d’électeurs.

Le roi Abdallah prônait une "modernisation équilibrée"

Le droit de vote pour les femmes avait été accordé par le roi Abdallah en 2011, à quelques jours des élections municipales. Ces élections étaient les deuxièmes organisées depuis 1963. «Nous refusons la marginalisation du rôle de la femme dans la société saoudienne dans tous les domaines», avait déclaré le monarque. «Il est dans l’intérêt de notre patrie et du citoyen que l’on ne s’arrête pas devant les aléas du siècle», avait-il poursuivi. «Une modernisation équilibrée, en conformité avec nos valeurs islamiques qui défendent les droits, est une demande importante dans ce siècle où il n’y a plus de place aux récalcitrants». Le roi Abdallah est décédé en janvier dernier, à l’âge de 90 ans.

Mais si le droit de vote et de représentation dans la seule institution composée d’élus est acquis et doit perdurer, ce sont d’autres combats qui attendent les défenseurs des droits des femmes. Celui de l’abolition du tuteur, mais surtout celui de l’interdiction de la conduite –l’Arabie saoudite est le seul pays au monde à toujours réprimer la conduite des femmes. En décembre 2014, deux femmes qui avaient bravé l’interdiction avaient été condamnées à des peines de prison, mais étaient devenues dans la foulée des symboles de l’émancipation des femmes dans ce pays.

 

Source : Paris Match

 

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