Les femmes leaders mauritaniennes dénoncent l’insécurité et l’impunité

La situation des violences faites aux femmes et aux filles en Mauritanie est plus qu’alarmante. « Personne n'est à l'abri de la violence. On est toutes vulnérables.

C'est malheureusement le lot denotre quotidien », se sont indignées mardi 24 novembre, lors d'une conférence de presse, à Nouakchott, les femmes leaders regroupées dans une structure dénommée Mouvement des femmes mauritaniennes pour la promotion des droits des femmes. Cette rencontre avec la presse intervient en prélude à la célébration, ce 25 novembre , de la Journée internationale pour l'élimination des violences faîtes aux femmes célébrée sous le thème: « Utiliser la législation pour combattre la violence faites aux femmes et aux filles ».

« Les femmes de la société civile mauritanienne ont décidé cette fois-ci de taire leurs divergences en conjuguant leurs efforts avec l'appui des hommes pour se faire entendre davantage des autorités et de l'opinion publique conscientes que sans les appuis des homme, ce combat ne pourrait pas réussir », déclare Zeïnabou Mint Taleb Moussa, présidente de l'AMSME (l'Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l'Enfant). C'est sur cette lancée que les femmes leaders mauritaniennes,bmobilisées au sein de ce large mouvement féminin, ont décidé ensemble, d'une même voix de proclamer: « Brisons le silence devant la violence faites aux femmes ».

Il est nécessaire, plaide Yagaré Soumaré, qu'il y ait en Mauritanie un changement social et surtout des mentalités. Il est nécessaire  aussi de mettre sur pied des actions pluridisciplinaires et multi sectorielles d'autant qu'on note des insuffisances de l'arsenal juridique et surtout des problèmes d'application des textes ».

 

L'absence de volonté politique a été largement décriée: « Nous ne sommes pas au bout de nos peines, déplore Oumoulkheïr même si nous sommes sur la bonne voie. Il faut oser dénoncer le non respect des conventions internationales ratifiées par la Mauritanie ainsi que la protection des violeurs qui bénéficient d'impunité ».

 

Face à cette recrudescence, les femmes leaders ont invité les populations à dénoncer à temps les violeurs. Elles recommandent aussi une prise en charge des victimes et une application stricte de la loi.

La majeure partie des ces violeurs ne sont pas sanctionnés comme la loi le prévoit et les victimes sont accusées par les juges de «zina » et écrouées en prison. Les délinquants sexuels doivent être prises en charge par les structures sanitaires d'autant qu'ils souffrent de pathologies.

 

Une tendance à la baisse est toutefois notée dans les cas de viols. Du 1 er janvier au 1 er septembre dernier, 77 cas de viols ont été enregistrés , à Nouakchott contre 150 en 2014 à la même période, renseigne une responsable du centre El Wafa de l'AMSME.

Les femmes leaders mauritaniennes ont réitéré leur engagement à se joindre aux efforts internationaux et nationaux de prévention de la violence faite aux femmes, et ont lancé un appel à toutes les femmes de briser le silence en cas de violence. Elles ont déploré « l'insécurité qui règne actuellement dans notre pays, et dont les premières victimes sont les femmes ». Elles ont constaté que « depuis le dernier examen de la Mauritanie sur la mise en œuvre de la CEDAW (Comité Pour l'élimination de la Discrimination à l'égard des femmes), les recommandations formulées par le comité à l'intention de la Mauritanie n'ont pas encore été mise en œuvre ». Les femmes leaders

mauritaniennes ont exhorté les pouvoirs publics à « redoubler d'efforts afin de respecter leurs engagements, vis-à-vis de la CEDAW». Elles ont rappelé leur « droit à la protection contre toutes les formes de violences ».

Enfin, elles ont plaidé pour « un réel engagement par la promulgation d'une législation en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes et réprimant les auteurs de ces crimes odieux».

 

Source : Le Calame

 

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