Jusqu'à présent, les scientifiques supposaient que les personnes ne présentant pas ou présentant peu de symptômes visibles de la dengue (forte fièvre, maux de tête, nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires, éruption cutanée) n'infectaient pas les moustiques, principal vecteur de la dengue.
Également appelée « grippe tropicale », cette infection est transmise à l'homme par des moustiques du genre Aedes (tigre ou aegypti).
Les chercheurs, dont les travaux sont publiés lundi dans les comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), ont vérifié expérimentalement si ces cas, qui représentent 75 % des infections, pouvaient à leur tour contaminer les moustiques.
Pour cela, ils ont mené une étude auprès des populations exposées à la dengue, à Kompong Cham (Cambodge), indique un communiqué de l'Institut Pasteur et du CNRS.
Les porteurs sains ont été mis en contact avec des moustiques sains, élevés en laboratoire. Puis, l'analyse des moustiques a permis de vérifier qu'ils étaient infectés et capables à leur tour de transmettre le virus à un humain.
« Tout l'enjeu du protocole était de parvenir à détecter ces cas qui ne sont pas recensés par les réseaux de santé classiques puisqu'ils ne présentent quasiment aucun signe de la maladie », expliquent l'Institut Pasteur et le CNRS.
« Cette découverte soulève la possibilité que les personnes qui ne présentent que peu ou pas de symptômes, c'est-à-dire la majorité des infections, contribuent à perpétuer la transmission du virus de façon silencieuse », commente Louis Lambrechts, chercheur au CNRS, responsable du groupe Interactions Virus-Insectes à l'Institut Pasteur à Paris, cité dans le communiqué.
« De plus, les personnes qui sont peu ou pas affectées par le virus vont potentiellement être exposées à plus de moustiques au cours de leur routine quotidienne que les personnes sévèrement malades, alitées ou hospitalisées », ajoute le texte.
Le virus de la dengue infecterait 390 millions de personnes par an dans le monde à la suite de la piqûre infectieuse d'un moustique, précise la même source.
Initialement présente dans les zones tropicales et subtropicales du monde, la dengue a désormais touché l'Europe où les deux premiers cas autochtones ont été recensés en 2010, indique l'Institut Pasteur sur son site. Il n'existe aujourd'hui ni traitement antiviral spécifique, ni vaccin commercialisé pour combattre cette maladie.
Source : AFP via La Pressa.ca
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