S’achemine-ton vers une sortie de crise politique ?

« Le FNDU demeure, ouvert et disposé au dialogue avec le pouvoir qui constitue son choix stratégique et le moyen privilégié de son action et, à ce titre,

invite le Gouvernement à prouver sa bonne foi et son attachement au dialogue par une reprise directe des concertations engagées au mois de Mai dernier afin de créer des conditions d’apaisement et de confiance permettant d’aboutir à un dialogue général, sincère et inclusif dans l’intérêt de la Mauritanie ».  Dixit le tout nouveau président du forum des partis de l’opposition, Me Ould Bouhoubeiy.

Il n’en fallait pas plus pour secouer la scène politique, puisque depuis, au sien des partis de la majorité, et plus particulièrement au sein de l’UPR, c’est le branle-bas de combat, les acteurs rivalisant d’ardeur pour exprimer à leur tour, leur disponibilité au dialogue. C’est dans ce cadre qu’il faut placer l’invite du ministre secrétaire général du gouvernement, adressée aux partis politiques pour de nouveaux préliminaires au dialogue. C’est aussi dans ce cadre qu’il faut placer la rencontre du week-end entre celui-ci le président de la République et le Premier ministre. Pour d’aucuns, il s’agissait bel et bien dans cette rencontre, de réfléchir sur la dernière sortie du président du Forum.

Alors que le bras de fer était des plus forts entre les deux parties, brusquement, le Régime de Ould Abdel Aziz a manifestement décidé de faire volte face, surprenant l’opinion par sa disponibilité.

Pour autant, c’est une excellente chose pour notre pays que nos hommes politiques cessent de se regarder en chiens de faïence et qu’ils aient tous le même objectif, celui de réussir le pari du dialogue inclusif. Seulement, il faudrait que cette volonté se traduise réellement par des actes plus forts et plus concrets que ceux que l’on pourrait entrevoir à travers les éventuelles audiences feutrées au Palais présidentiel. On le voit, l’heure est au dialogue et la collaboration. La Mauritanie qui vient de loin et qui vient de vivre près de dix ans de crise institutionnelle, économique et politique, a besoin aujourd’hui d’un président qui accepte de parler avec son opposition. La Mauritanie a surtout besoin d’une classe politique éclairée et courageuse qui aspire à servir son peuple et à lui ouvrir les voies de la concorde et du dialogue. Elle n’a pas besoin de leaders politiques sui cherchent surtout à se faire une place au soleil. Elle a au contraire encore besoin d’hommes politiques mûrs capables de discerner entre les intérêts particuliers et ceux qui touchent l’ensemble de leurs concitoyens. La Mauritanie a besoin d’hommes et de femmes qui se libèrent, définitivement, des clichés et stéréotypes des rapports toujours tendus entre les acteurs de bords différents. Il y a quelque temps, ces rapports avaient été des plus conflictuels possibles.

Aujourd’hui, les rapports entre la majorité présidentielle et les partis de l’opposition doivent être assainis et la complémentarité doit être de rigueur. La Mauritanie ne s’en sortira que grandie. En acceptant de dialoguer avec le Pouvoir, les leaders de l’opposition ont démontré qu’ils savaient se conduire en véritables démocrates imbus des valeurs mauritaniennes de tolérance et de respect de l’ordre.

MOMS

Source : L’Authentic.info