Dialogue politique « Pouvoir-Opposition » : Ce premier geste qui brise la glace

La majorité au pouvoir semble avoir bien apprécié la déclaration du nouveau président du FNDU lors de sa prise de fonction.

Elle y entrevoit une manière positive de briser la glace d’incompréhension qui se dresse depuis des années entre elle et l’opposition radicale.

Un revirement qui semble surprendre plus d’un opposant qui ne voit dans l’appel lancé par Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeïny aucun nouveau renouveau dans le discours habituel du FNDU.

La nouvelle est tellement inédite que c’est toute la presse nationale qui s’en est fait l’écho. En effet, le satisfecit exprimé par la majorité au pouvoir dans un communiqué publié juste après le discours d’investiture de Me Ahmed Salem Ould Bouhoubeïny à la tête du FNDU, le 21 octobre dernier, a fait le tour des rédactions. Dans cette déclaration laconique, le parti au pouvoir et sa majorité ont vu dans le discours du nouveau président de l’opposition radicale un signe positif qui pourrait ouvrir les perspectives d’un dialogue national inclusif. La majorité a, par la même occasion, exprimé sa disponibilité à se retrouver de nouveau autour de la table des négociations avec le FNDU, laissant à la classe politique le choix du thème et des modalités. Cette sortie heureuse de la majorité est en effet intervenue deux jours après le discours de Me Ould Bouhoubeïny dans lequel il tendait sa main pour le dialogue, soulignant que la balle est dans le camp du pouvoir.

Dans son discours d’investiture comme nouveau président du FNDU, l’ancien bâtonnier du barreau mauritanien avait en effet déclaré que si le pouvoir a réellement l’envie d’aller au dialogue sérieux comme le souhaite le peuple mauritanien, il n’a qu’à exprimer sa bonne foi en reprenant ses prises de contact avec l’opposition et en engageant de nouvelles négociations avec elle. Ould Bouhoubeïny a rappelé dans ce cadre la rapide réaction du FNDU suite à l’invitation que lui a lancée le pouvoir pour participer au dialogue national, soulignant que le Front souhaite tout de même un dialogue sérieux qui puisse aboutir au rétablissement de l’Etat de droit et à la distribution équitable des richesses.

Autant de garanties qui selon lui, restent des préalables. Conscient que sa présidence à la tête du FNDU peut constituer un frein à sa mission face au pouvoir, Ould Bouhoubeïny est revenu brièvement sur l’incident qu’il avait créé il y a quelques mois lors de l’ouverture de l’année judiciaire et pendant laquelle il avait ôté sa toge, en signe de protestation, dit-il, face à la situation catastrophique du pays.

En tout cas, la réaction rapide de la majorité après le discours de Ould Bouhoubeïny et le satisfecit exprimé semblent avoir étonné quelques opposants qui déclarent n’avoir décelé rien de nouveau dans ce discours par rapport à ce qui a toujours été la position du FNDU. Malgré cela, beaucoup d’observateurs ont vu dans la réaction positive de la majorité autant de signes qui plaident pour un apaisement du climat politique, à l’heure où un dialogue inclusif allait laisser en rade l’opposition.

Cette évolution qualifiée de positive sur la scène politique était déjà sous le tamis des analystes politiques, au moment où une mini crise s’installait dans l’autre aile de l’opposition, la CUPAD. Des sources de presse avaient en effet relayé une tension ouverte qui aurait éclaté entre le président du parti APP Messaoud Ould Boulkheîr et le président du parti El Wiam, Boïdiel Ould Houmeid. Il s’agit de deux poids lourds de la scène politique qui ont jusque-là mené une politique dite modérée vis-à-vis du pouvoir de Mohamed Abdel Aziz.

Beaucoup leur ont reproché d’avoir servi de faire-valoir au régime à qui ils auraient blanchi un « dialogue inclusif » en 2011, sans compter le rôle primordial joué par Ould Boulkheïr du temps où il était président de l’ Assemblée Nationale dans la gestion de la crise consécutive à la balle de « Tweïla ». D’aucuns soutiennent que la conférence de presse qu’il avait organisée pour annoncer le bon état de santé de Mohamed Abdel Aziz, alors hospitalisé à Paris alors que personne, même ses proches, n’avait de nouvelles de lui, aurait beaucoup joué dans la sauvegarde de l’institution présidentielle.

JOB

 

Source : L’Authentic.Info

 

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