L’incroyable aplomb du sinistre Tony Blair

Tony le tchatcheur, le "caniche de Bush" reconnait une "certaine responsabilité" dans la montée de Daech dans une confession sur CNN destinée à semer la confusion.

L'ancien premier ministre britannique qu'une bonne partie de l'opinion britannique considère comme un exemple du politicien menteur, porte-parole zélé du complexe militaro-industriel, fait ce qu'il a toujours su faire: mentir, biaiser, détourner l'attention.

Tony Blair à qui le mouvement anti-guerre a donné le sobriquet de "Bliar" (Liar – menteur) avait osé dire aux britanniques que Saddam Hussein était en mesure de déployer en 45 minutes des armes de destruction massive (ADM).

45 minutes ! Rien que ça ! Le mensonge était soigneusement choisi pour faire le maximum d'effet sur une opinion soumise à un intense matraquage ! 45 mn ! Le temps d'une petite mi-temps de football et voilà que Boum.

Cela avait été dit avec un effroyable culot de menteur professionnel. Ces fameuses ADM n'ont jamais existé. Mais les mensonges de Blair et de Bush ont pris valeur de "preuves", les médias occidentaux, déjà embedded corps et âmes, participaient à la justification de la guerre ont reproduit effrontément ce discours.

Le résultat de cette compulsion guerrière de Bush, de son caniche Blair et des Dark Vador du Pentagone a été des centaines de milliers de morts, la ruine du droit international, l'éclatement de l'Irak et la déstabilisation générale de l'ensemble de la région.

Ces apprentis-sorciers ont créé les conditions idéales pour qu'un groupe terroriste par définition à effectif limité prenne la dimension d'un mouvement de masse.

L'ancien secrétaire d'Etat à la défense, Colin Powell a choisi de se faire silencieux à la suite d'un épisode peu glorieux de sa carrière où il a été contraint d'aller au Conseil de sécurité débiter les mensonges sur les ADM.

Tony Blair, lui, continue de pérorer. Avec le même aplomb! "Je peux dire que je présente des excuses pour le fait que les informations données par les services secrets étaient fausses" a déclaré Tony Blair à CNN.

C'est un mensonge. La CIA et les services de sa majesté servent ainsi de bouc-émissaires alors qu'ils ont été les outils qui ont répondu à sa demande qui consiste, non pas à apporter les preuves de l'existence d'ADM, mais de fournir une justification à la guerre.

Ces services n'ont donc pas "menti". On leur a demandé de manipuler les opinions publiques et ils ont fait le job. On leur a demandé de faire croire que les ADM existent et ils ont fait le boulot avec le soutien des médias occidentaux.

Tony Blair a aujourd'hui le culot de se défausser sur ces services qui ont répondu a son ordre de mentir et de manipuler. Il continue aussi de parler de "certaines erreurs de planification" et "d'erreur d'appréciation de ce qu'il se passerait une fois que l'on aurait fait tomber le régime".

En réalité, il n'y avait pas d'erreurs. Il n'y avait que le postulat de base que la vie des irakiens, peu importe le nombre, n'est pas à prendre en compte. La guerre contre l'Irak a eu lieu en 2003, elle avait été décidée en avril 2002, dans le ranch de George W Bush. Ceux qui l'ont décidé ne se sont pas posé des questions sur le sort des irakiens. Comme des psychopathes, ils ont décidé de faire la guerre juste parce qu'ils "pouvaient la faire".

Tutu : dans un monde cohérent, Blair et Bush auraient été jugés…

Tout le reste, c'était de la communication de guerre. Les services de renseignement, la diplomatie et les conseillers juridiques n'avaient qu'une seule mission : fabriquer des preuves et des arguments à des décisions préalablement prises par le pouvoir.

En septembre 2012, l'archevêque Desmond Tutu, homme sans pitié à l'égard des despotes africains, a refusé de participer à Johannesburg à une conférence à laquelle assistait aussi Tony Blair.

Il a expliqué que Bush et Blair ont menti et ont commis sciemment une guerre criminelle sous de faux prétextes et que leur action a "déstabilisé et polarisé le monde à un degré jamais atteint par aucun autre conflit dans l'histoire".

"Rien que pour ces faits, dans un monde cohérent, les responsables de ces souffrances et de ces pertes de vies humaines devraient suivre le même chemin que certains de leurs pairs africains et asiatiques qui ont eu à répondre de leurs actes devant la cour internationale de Justice de la Haye".

On sait que le CPI n'est – pour l'instant du moins – fait que pour les dirigeants africains. Et que le rapport de forces est tel qu'on ne peut imaginer un Tony Blair ou un Bush rendre compte pour des mensonges qui continuent, à ce jour, de semer la mort et la dévastation. Mais ce n'est pas raison de ne pas rappeler au sinistre Monsieur Blair que ces mensonges ne dupent pas grand monde.

Mohamed Saadoune

Journaliste

 

Source : Al HuffPost Maghreb Algérie

 

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