Un colloque qui suscite des interrogations au sein de la diaspora qui profite de l'occasion pour organiser un sit-in devant l'assemblée nationale.Le comité de soutien aux détenus d'Aleg à l'initiative de cette manifestation entend protester contre l'impunité et l'injustice et surtout interpeller le gouvernement français sur la situation préoccupante des prisonniers politiques.Au delà des relations franco-mauritaniennes c'est le régime discriminatoire de Nouakchott qui est pointé du doigt par les manifestants et les observateurs.
En arrivant au pouvoir en juillet 2009, le président mauritanien avait fait de la lutte contre le terrorisme une de ses priorités dans un contexte de prise d'otages par les narco trafiquants terroristes.C'est ainsi que l'armée mauritanienne est allée même bombardé les sanctuaires des barbus dans le territoire malien sans l'aval de Bamako.Cette transgression mauritanienne a entraîné pendant une période de relations froides entre les deux capitales. Ensuite au moment de l'occupation dans un premier temps d'une partie du Mali par les irréductibles touareg de l'AZAWAD avant la fusion d'une partie ANSEDINE et dans un deuxième temps avec les islamistes pour occuper tout le Nord du Mali, Ould Aziz adopta ainsi une position de stricte neutralité avant de soutenir ouvertement les indépendantistes de l'AZAWAD .
La suite c'est l'opération Serval grâce à la France qui contribua à libérer le Mali.Les islamistes sont boutés hors du territoire. Deux ans après c'est l'opération Barkhane qui prend le relais mais cette fois-ci pour lutter contre le terrorisme au Sahel.Cette seconde phase donna naissance au G5 Sahel ( Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, Burkina Faso). Une réponse régionale aux défis sécuritaires. C'est dans cette perspective de contribution à la paix dans cette bande sahélo-saharienne que le président Ould Aziz est invité par l'Association Les Amis de la France à participer au colloque sur la lutte contre le terrorisme à l'assemblée nationale à Paris le 19 octobre prochain.Un colloque placé sous le signe de haute surveillance. La diaspora profite de cette occasion pour interpeller le gouvernement français sur la situation difficile des détenus d'Aleg notamment le président de l'IRA et son numéro deux, victimes d'injustice pour avoir seulement manifesté pacifiquement contre l'accaparement des terres de la vallée par les investisseurs étrangers.Le comité de soutien à ces prisonniers politiques initiateur de ce rassemblement entend également protester contre l'impunité et l'injustice.Au delà donc des relations d'amitié entre la France et la Mauritanie c'est le régime discriminatoire de Nouakchott qui est pointé du doigt.La poursuite du génocide biométrique et la répression des militants anti-esclavagistes en sont les enjeux véritables.Bien plus que la remise en cause du régime de Ould Aziz c'est la politique africaine de l'Elysée qui ferme les yeux sur la violation droits de l'homme en Mauritanie qui interroge les observateurs.Il y a comme un sérieux décalage entre les paroles et les actes d'un président réélu pour un nouveau quinquennat et qui semble durcir sa politique contre la communauté noire exclue des meilleurs postes de l'administration. Pour la diaspora il s'agit de sensibiliser l'opinion française sur le vrai visage de l'ami de la France.
Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 17 octobre 2015)
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