D’abord en réclamant un report d’une semaine, ensuite en menaçant de le boycotter. Des échauffourées ont même éclaté dans quelques endroits de la ville. Pour éviter le pire, le président sortant, candidat à sa propre succession a remplacé la grande marche de clôture de sa campagne de vendredi par un tour des quartiers de Conakry pour demander à ses militants de garder le calme.
Mais cette baisse de tension est aussi l’œuvre de la communauté internationale. Elle a pesé de tout son poids sur la classe politique guinéenne afin que celle-ci revienne à la raison. Le scrutin a tout de même connu quelques couacs qui ont conforté l’opposition dans ses critiques : ouverture tardive de plusieurs bureaux de vote, notamment dans les régions, électeurs qui ne trouvaient pas soit leurs bureaux de vote soit leurs noms sur les registres.
Curiosités et cafouillages
Ces cafouillages ont poussé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à prendre des décisions qui ne manqueront pas d’alimenter la polémique sur la régularité du scrutin. En effet, la fermeture des bureaux de vote prévue à 18 heures a été prolongée jusqu’à 20 heures. Mais surtout, la CENI a accepté que les électeurs qui ne trouvent pas leurs noms sur les registres mais disposant d’une carte puissent voter. Elle a aussi autorisé des bulletins de vote soient introduits dans l’urne sans enveloppe, dans les bureaux où il en manquait.
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Autres curiosités du scrutin de dimanche, les bureaux de vote sur les trottoirs ou encore dans les stations-service. Ces particularités guinéennes répondent à une réalité : le pays ne dispose pas de lieux publics suffisants pour abriter les bureaux de vote. Cellou Dalein Diallo, le leader de l’opposition et principal challenger d’Alpha Condé, a voté dans la rue, à 50 mètres de son domicile. Par ailleurs, la chaleur qui a régné à Conakry semble avoir ramolli le civisme des électeurs. Certains ont attendu la pluie qui s’est abattue dans la capitale pour pouvoir aller voter.
La nuit, lorsque fermaient les derniers bureaux de vote, la ville était calme, les devantures des maisons et de rares boutiques et bars ouverts pris d’assaut par les Conakryens. Lesquels attendent avec anxiété les premiers résultats, mais surtout de savoir ce qui se produira dans les prochains jours.
Demba Ndiaye (contributeur Le Monde Afrique, Conakry)
Source : Le Monde Afrique
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