717 morts et 805 blessés, le décompte des victimes dans une bousculade à La Mecque ne cesse d’augmenter

Le bilan de la bousculade jeudi près de La Mecque lors d'un des rituels du pèlerinage annuel musulman a été revu à la hausse à 717 morts et 805 blessés, a annoncé la Défense civile saoudienne.

"Le nombre des morts est monté à 717 et celui des blessés à 805", a indiqué la Défense civile sur Twitter dans une nouvelle actualisation du bilan de la pire catastrophe à frapper le hajj depuis 25 ans.

Le ministre saoudien de la Santé a attribué la bousculade meurtrière à Mina au manque de discipline des pèlerins qui ont tendance, selon lui, à ignorer les instructions des responsables du hajj.

"Si les pèlerins avaient suivi les instructions, on aurait pu éviter ce genre d'accident", a déclaré Khaled al-Faleh à la télévision publique El-Ekhbariya après s'être rendu sur place.

"De nombreux pèlerins se mettent en mouvement sans respecter les horaires fixés par les responsables de la gestion des rites", a-t-il dit.

Cette tragédie est la deuxième à endeuiller des pèlerins musulmans cette année, après celle du 11 septembre durant laquelle 109 personnes ont péri dans l'effondrement d'une énorme grue sur le chantier d'agrandissement de la Grande Mosquée à La Mecque.

Selon un responsable du ministère de la Santé, la bousculade s'est produite lors du rituel de la lapidation de Satan qui consiste, pour les pèlerins, à jeter des cailloux vers trois stèles le représentant.

Un choc entre une marée humaine quittant l'une des stèles et une foule venant en sens inverse a provoqué le drame.

Sur les sept accidents majeurs ayant endeuillé le pèlerinage depuis 1990, six ont eu lieu lors de ce rituel, le dernier remontant à janvier 2006 quand 364 pèlerins ont péri dans une bousculade à Mina.

La nouvelle tragédie est survenue malgré les importants travaux d'infrastructure réalisés ces dernières années pour faciliter les mouvements des fidèles qui accèdent au site par des tunnels et des voies suspendues.

Dans une dernière actualisation du bilan des victimes, qui n'a cessé d'être revu à la hausse, la Défense civile saoudienne a fait état de "453 morts et 719 blessés".

Parmi les morts figurent 43 pèlerins iraniens, a indiqué un responsable à Téhéran. L'Iran a accusé l'Arabie saoudite de failles dans la sécurité.

Corps inertes

Des images vidéos publiées en ligne montrent de nombreux corps inertes jonchant le sol, recouverts ou non de draps blancs, ainsi que des affaires personnelles éparpillées, des chaussures et des parapluies, dont les pèlerins se servent pour se protéger du soleil.

Dans la pagaille, des hommes des services d'urgence et de sécurité tentent d'organiser l'évacuation des corps sur des civières, sous les yeux de pèlerins hagards. Selon ces images, le drame a eu lieu sur une voie bitumée passant entre les milliers de tentes blanches dressées chaque année à Mina pour accueillir les pèlerins.

Les autorités saoudiennes ont décidé de fermer les accès du lieu de l'accident qui s'est produit à l'intersection de deux voies aménagées pour faciliter le mouvement des fidèles dans la vallée de Mina, située à quelques kilomètres de La Mecque.

Quatre hôpitaux ont été réquisitionnés, ainsi que 220 ambulances et des hélicoptères, dans le cadre des opérations de secours.

Selon le rituel de la lapidation, les pèlerins jettent sept pierres sur une grande stèle représentant Satan au premier jour de l'Aïd al-Adha, la grande fête du sacrifice, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur les trois stèles (grande, moyenne, petite).

La hajj a rassemblé cette année environ deux millions de pèlerins selon des statistiques saoudiennes: 1,4 million de pèlerins sont venus de l'étranger et près 600.000 de l'intérieur du royaume.

100.000 policiers

L'Arabie saoudite a mobilisé 100.000 policiers pour le pèlerinage et, tout au long du hajj, le flot des pèlerins a été canalisé par les cordons des forces de sécurité et de volontaires distribuant eau et nourriture.

Après le rite de la lapidation, qui peut durer deux à trois jours, les pèlerins concluent leur hajj par des circonvolutions autour de la Kaaba, construction cubique s'élevant au centre de la Grande mosquée de La Mecque et vers laquelle se tournent les musulmans pour prier.

Mercredi, avant de se rendre à Mina, les pèlerins s'étaient regroupés dans la plaine de Mouzdalifa, au bas du Mont Arafat, pour immoler une bête en mémoire d'Abraham. Ce dernier avait, selon la tradition musulmane, failli immoler son fils Ismaïl avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de sacrifier un mouton à sa place.

La fête du sacrifice est célébrée par 1,5 milliard de musulmans à travers le monde et le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam.

A l'occasion du hajj, les autorités avaient affirmé avoir pris toutes les précautions contre les risques d'attaques et par ailleurs mobilisé des armées de médecins et d'infirmiers pour faire face au risque d'une épidémie du coronavirus MERS, dont l'Arabie saoudite est le premier foyer au monde.

Le grand pèlerinage avait commencé mardi avec les fidèles entrant dans un état de purification appelé "ihram". Les hommes ne portent que deux pièces de tissu blanc non cousues et les femmes un habit couvrant leur corps à l'exception du visage et des mains.

 

Source : AFP via Al Huffington Post

 

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