- Onze millions de véhicules, provision de 6,5 milliards d’euros
Le constructeur a indiqué que 11 millions de ses voitures dans le monde étaient équipées du logiciel de trucage découvert il y a quelques jours, et ce concernant plusieurs marques du groupe. « Des enquêtes internes ont montré que le logiciel en question était aussi présent dans d’autres véhicules diesel du groupe », selon un communiqué de Volkswagen, maison-mère des marques VW mais aussi Audi, Skoda, Seat ou encore Porsche. Le trucage concerne tous les moteurs diesel de type EA189, soit « un volume total d’environ 11 millions de véhicules dans le monde », selon ce communiqué.
Le géant allemand de l’automobile va passer une provision d’environ 6,5 milliards d’euros dans ses comptes du troisième trimestre pour faire face au scandale. « Les objectifs de résultats du groupe pour l’année 2015 vont être ajustés en conséquence », a ajouté l’entreprise dans ce communiqué. Jusqu’ici, le groupe Volkswagen, numéro un mondial des ventes, prévoyait pour l’exercice en cours une hausse jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires et une marge d’exploitation, mesure de sa rentabilité, comprise entre 5,5 % et 6,5 %.
Selon les autorités américaines, 482 000 véhicules de marque Volkswagen et Audi, construits entre 2009 et 2015 et vendus aux Etats-Unis, ont été équipés d’un logiciel capable de détecter automatiquement les tests de mesure antipollution pour en fausser les résultats. Hors contrôles, les voitures contrevenaient aux normes environnementales. Les autorités américaines ont annoncé avoir étendu leurs investigations à d’autres constructeurs pour « détecter » la présence de tels logiciels dans des voitures déjà en circulation dans le pays.
- Une enquête « au niveau européen »
Le ministre des finances français a demandé une enquête « au niveau européen » sur cette affaire qui a éclaté vendredi. Pour « rassurer » les citoyens, il paraît « nécessaire » de mener également des contrôles sur les autres constructeurs européens, a déclaré le ministre au micro de la radio Europe 1.
Les constructeurs français se sont dits favorables à une enquête européenne sur le contrôle des émissions des véhicules. Une telle procédure « permettra de confirmer que les constructeurs français respectent les procédures d’homologation en vigueur dans tous les pays où ils opèrent », indique un communiqué du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA).
Le ministère des transports italien a annoncé mardi ouvrir une enquête et réclamer des explications auprès du constructeur allemand et de l’Office fédéral de l’automobile (KBA). Le ministère veut notamment savoir « si les mêmes actions illégales qui se sont produites aux Etats-Unis, où les règles d’homologation sont différentes, ont pu se produire concernant les homologations (…) en Europe et si ces véhicules ont été commercialisés en Italie ».
Cependant, l’UE a jugé mardi « prématurées » des mesures de surveillance immédiates « au niveau européen », « des enquêtes étant en cours au sein de Volkswagen ainsi qu’aux Etats-Unis et en Allemagne », a réagi une porte-parole de la Commission, assurant que la Commission prenait l’affaire « très au sérieux ».
Selon l’ONG qui a contribué à révéler le scandale, l’International Council on Clean Transportation, il n’est « pas exclu » que Volkswagen ait eu recours aux mêmes techniques de dissimulation en Europe, a déclaré son directeur exécutif Drew Kodjak.
« Il appartient aux régulateurs du continent de déterminer s’ils sont oui ou non en présence d’un “logiciel trompeur” comme aux Etats-Unis. »
Dorothee Saar, de l’ONG de protection de l’environnement Deutsche Umwelthilfe, estime qu’en Europe « les constructeurs savent qu’il n’y a pas de contrôle postérieur ». La probabilité de tricheries est donc encore plus forte sur le Vieux Continent. Berlin a d’ores et déjà ordonné des « tests approfondis » sur tous les modèles diesel de la marque Volkswagen.
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- Cinquante-neuf mille véhicules en Corée du Sud
Sur les cinq modèles équipés de ce logiciel aux Etats-Unis, quatre ont été importés en Corée du Sud, où environ 59 000 de ces véhicules sont actuellement en circulation. « Nous avons convoqué les représentants et les ingénieurs de Volkswagen à une réunion au ministère mercredi après-midi », a déclaré Park Pan-kyu, directeur adjoint du ministère de l’environnement sud-coréen. « Nous allons commencer dès le mois prochain à conduire des tests et nous en annoncerons les résultats fin novembre », a-t-il ajouté, indiquant qu’il était trop tôt pour évoquer les éventuelles pénalités que pourrait décider la Corée du Sud contre le constructeur allemand.
- L’action dévisse
Le PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn, a dit « regretter » dimanche avoir « déçu » ses clients après la révélation de ce scandale qui expose son groupe à une amende pouvant théoriquement atteindre plus de 18 milliards de dollars (16 milliards d’euros) aux Etats-Unis.
L’action Volkswagen continuait de plonger mardi matin, avec une chute ponctuelle de plus de 20 %, après l’avertissement lancé par le constructeur automobile sur les premières conséquences financières de sa tricherie aux normes anti-pollution dévoilée vendredi. Lundi, le cours de l’action avait déjà fondu de plus de 18 %. Le Dax perdait plus de 3 % à la Bourse de Francfort.
Source : AFP et Le Monde.fr
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