Cet échange est sain, évitons nous autres de le polluer

Avec la contribution que vient de faire mon ami Ousmane Sarr en réaction au témoignage de Boye Alassane sur Ould Boubacar, s'ouvre une nouvelle page du débat. Celle – ci concerne en premier lieu les anciens détenus de Walata.

Il s'agit là me semble-t-il d'une question de perception que chacun d'entre eux a de ce fameux officier et du rôle positif ou négatif qu'il a pu jouer à Walata. Chacun n'a finalement que sa vérité à dire, sa perception à livrer.

Ce débat peut être enrichissant pour tous s'il se cantonne dans un cadre de témoignages. Il peut être un désastre absolu si nous autres militants non témoins des faits, nous y immisçons en transformant ce débat des droits humains en querelle de clochers, comme nous savons si bien le faire…

J'attire l'attention de tout le monde sur le danger qu'il y aurait à faire de ce débat une polémique autour de l'apport des uns et des autres dans la libération des prisonniers de Walata ou dans la lutte de façon générale. A l'heure où les expropriations foncières continuent de plus belle, à l'heure où des militants de droits humains sont encore sous le verrou, à l'heure où on continue de plus belle la rafle de jeunes noirs pour les torturer à mort, il serait indécent de faire comme si on était à l'heure du bilan, alors que tout est loin d'être fini .

Laissons aux anciens détenus le soin de débattre sereinement et sainement de leurs conditions de détention car ça nourrit notre connaissance du problème, mais évitons leur nos pathétiques querelles d'authenticité dans une lutte que de toute façon nous sommes bien loin d'avoir remportée. Si nous n'y prenons garde, cette polémique va encore nous rendre ridicules en révélant nos petits egos aux yeux du monde. Et ce qui devait être une belle opportunité d'ancrer le débat sur la question nationale va se transformer en un ridicule concours autopromotionnel.

Bocar Oumar BA

(Facebook)

 

A lire aussi :

Oumar ould Boubacar n'est ni un saint, ni un sauveur / par Ousmane Abdoul SARR (rescapé de Oualata)

Hommage au colonel Oumar Ould Beibacar (Première partie)

 

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