La visite du roi saoudien ce vendredi 4 septembre à Washington sert à réaffirmer l’importance de l’alliance saoudo-américaine. Mais Riyad se considère désormais comme une puissance régionale à part entière.
Et voudrait être traitée en tant que telle, explique la presse saoudienne.
“Une visite ne suffira pas pour réduire les vraies fractures entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite – mais elle peut y contribuer”, écrit le site Politico avant la venue à Washington du roi saoudien Salmane.
Le souverain, au pouvoir depuis janvier 2015, a choisi une date stratégique pour sa visite : dans quelques jours, le Congrès américain se prononcera sur l’accord négocié par le gouvernement Obama et les autres grandes puissances avec l’Iran. La position saoudienne pourrait influer sur le choix des parlementaires américains, croit savoir le site.
Au-delà de la question iranienne, les Etats-Unis “ne peuvent pas réussir à affronter les défis auxquels ils font face au Moyen-Orient sans un minimum d’accord stratégique avec Riyad sur des sujets-clefs, un accord qui a fait défaut ces dernières années”, souligne Politico.
“Les Etats-Unis ont essayé de se désengager du Moyen-Orient pour son fameux ‘pivot vers l’Asie’, rappelle le quotidien saoudien Al-Riyadh. Mais ils ont été rattrapés par le chaos du ‘printemps arabe’”, ainsi que par la crise syrienne. Sur tous ces points, “on peut difficilement ignorer qu’il y a eu des différends entre les deux pays. Beaucoup d’observateurs en ont conclu que ces relations étaient réellement menacées. Or les deux pays savent à quel point il est important pour eux de s’entendre sur les questions moyennes-orientales. Même s’il faut corriger les différends qui ont pu exister.”
“Les médias ont formulé beaucoup d’hypothèses sur la signification de cette visite, écrit pour sa part le quotidien saoudien Okaz. Ce qui est certain, c’est qu’elle intervient à un moment-clef, après des évolutions dramatiques dans la région. La principale en est l’opération militaire ‘Tempête décisive’ déclenchée par le roi Salmane au Yémen. Cela constitue un changement radical dans la manière des Saoudiens de s’impliquer dans les crises régionales. D’autant que la décision avait été prise à Riyad sans attendre l’accord de notre allié [américain], ni même réaliser une coordintation avec lui”, explique le journal.
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Source : Courrier international
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