Au Sénégal : 98% des refugiés proviennent de la Mauritanie

A l’instar d’autres pays, le Sénégal accueille des refugiés.  98% d’entre eux sont des Mauritaniens et sont là depuis 1989. Une enquête non encore officielle montre que la majorité veut prendre la nationalité sénégalaise.

 

Le Sénégal fait partie des premiers pays à s’être doté d’une loi pour la protection des refugiés. Il s’agit de la loi 68-27 du 24 juillet 1968, modifié par celle 75-109 du 20 décembre 1975. Toutefois, malgré l’adoption de cette loi, le Sénégal n’enregistre pas beaucoup de refugiés. Contrairement à des pays, comme la Centrafrique et la Syrie où il y a une crise. De manière globale, plus de trois millions de refugiés sont enregistrés pour le moment en Afrique. Ces chiffres ont été donnés hier par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), lors d’un séminaire de deux jours qui se tient à Dakar.

Au Sénégal, 98% des réfugiés sont des Mauritaniens. Ils se sont installés entre 1989 et 1991, période pendant laquelle ce pays a connu des perturbations. Pour eux, il n’y a aucune perspective de retour. Selon l’Administrateur associé de protection UNHCR Sénégal, Oulimata Gaye, les 2% restants sont venus de la Gambie, du Rwanda, du Burundi, de la Côte d’Ivoire et de Centrafrique. Ils sont arrivés à des dates différentes, pour diverses raisons. ‘’En décembre 2014, le Sénégal a enregistré 14 274 réfugiés dont 13 699 Mauritaniens. A noter que 1 039 vivent en milieu urbain. Le reste, dans la vallée du fleuve. Le reste est partagé entre le Rwanda (274), le Liberia (61), la Côte d’Ivoire (48), la Gambie (36)’’, informe Oulimata Gaye.

Des enquêtes menées à Bakel, Matam, Podor, non encore officielles, montrent que la majorité veut prendre la nationalité sénégalaise ; beaucoup veulent rester au Sénégal. D’après Oulimata Gaye, des négociations sont en cours. Selon elle, le Sénégal  ne dispose pas de camp de refugiés, mais accepte que ces derniers vivent avec la haute communauté.

‘’Le Sénégal respecte les normes de protection des refugiés’’

Sur le plan juridique, Mme Oulimata Gaye note que le Sénégal  a fait des avancées notoires. Elle renseigne qu’un décret a été mis en place, en 2004, pour l’installation d’un comité national chargé de la gestion de la situation des réfugiés rapatriés et personnes déplacées. Il y a une commission nationale d’éligibilité. Ainsi, les réfugiés au Sénégal sont dans un cadre légal, avec l’obtention d’une carte d’identité de réfugiés, de documents biométriques. Ils ont accès aux mêmes droits que les Sénégalais. ‘’Il est à saluer que le Sénégal fournit des efforts, en ce qui concerne la réglementation en droit, la protection juridique des refugiés. Tous ceux-ci ont droit à l’éducation, à la santé, entre autres, comme tous citoyens sénégalais. Il n’y a pas de discrimination’’, affirme la facilitatrice.

Concernant la procédure, les réfugiés s’approchent du comité ou s’orientent au HCR, dont seul le président de la République est habilité à octroyer la carte d’identité de réfugié. La seule contrainte est que le réfugié n’est pas apte à participer au vote. Aussi, que les banques et les instances sociales leur refusent un quelconque soutien. D’autre part, les ressources venant des bailleurs font défaut, à cause des crises de longue durée. 

AIDA DIENE

 

Source : EnQuête+

 

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