Il est plus facile de faire carrière dans une ONG si vous êtes blanc

En Afrique, le racisme est un sujet tabou au sein des ONG.

Dans les pages du quotidien britannique The Guardian, un travailleur dans le milieu de l'humanitaire raconte l'envers du décor au sein d'une ONG, et plus particulièrement le racisme caché qui y est à l'oeuvre. Si la question de la couleur de peau est "taboue", comme le confie ce "secret aid worker" dont l'anonymat est conservé, il n'est pas très difficile de se rendre compte qu'un blanc se verra plus vite confier des responsabilités au sein d'une ONG qu'un travailleur local.

"J'ai débuté ma carrière dans l'humanitaire au Soudan, explique t-il. Un an après ma sortie de l'université, après un bref interlude comme professeur d'anglais, je me suis engagé comme volontaire pour une organisation humanitaire. Malgré le fait que je ne me sois pas investi plus que mes collègues soudanais, je suis rapidement monté en grade. Après quelques mois, j'étais en charge de l'équipe des ingénieurs spécialistes des sanitaires, et en moins d'un an je faisais un autre bond dans la hiérarchie pour devenir responsable de la logistique avec un staff d'une douzaine d'employés locaux et un budget de plus d'un million d'euros à gérer", confie ce travailleur dans l'humanitaire.

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Mais si le phénomène est toujours présent, de nombreuses ONG font des efforts pour changer les choses dans ce domaine. Le Guardian cite ainsi l'exemple d'une ONG du Bangladesh, Brac, qui s'est d'abord développée sur le plan local avant de s'étendre à l'échelle mondiale, et qui emploie de très nombreux locaux dans ses rangs. Car si les grosses ONG font la part belle aux travailleurs et volontaires occidentaux, c'est très certainement que les principaux acteurs du marché sont issus des pays développés. Il y a par exemple très peu d'ONG africaines en Afrique. 

"L'industrie de l'humanitaire n'a même pas un siècle derrière elle, et les prochaines décennies pourraient bien voir le rapport de force s'inverser", conclut le quotidien britannique.

 

Source : SlateAfrique

 

 

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