“Il y a peu, nous titrions un de nos articles ‘Mali, la guerre n’est pas terminée’. Ces propos avaient été considérés comme exagérés, compte tenu de la présence des Forces armées maliennes (Fama), de la force Barkhane [opération militaire lancée par l'armée française le 1er août 2014] et des casques bleus de l’ONU”, souligne Mali Actu dans son éditorial.
Le 7 août, une tentative de prise d’otages à l’hôtel Byblos de Sévaré (point rouge sur la carte) dans le centre du pays, a fait treize morts, cinq contractuels de l’ONU, quatre soldats maliens et quatre assaillants, selon un bilan publié le 9 août par les autorités maliennes. Sept suspects ont été arrêtés. Le 10 août, un véhicule de patrouille des Forces armées du Mali a sauté sur un engin explosif improvisé, près de la localité de Diabozo, cercle de Ténenkou, dans le centre du pays, faisant trois morts et quatre blessés.
Le 11 août, un chef jihadiste, proche du prédicateur islamiste radical malien Amadou Koufa et ex-combattant dans une unité de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, a revendiqué l’attaque de l’hôtel à Sévaré. La veille, les enquêteurs maliens avaient attribué cette attaque au Front de libération du Macina [FLM, le Macina désigne une partie du centre du pays], un groupe allié aux djihadistes Ansar Dine (Les Défenseurs de la religion). Mali Actu précise : “Les enquêteurs maliens ont retrouvé des numéros de téléphone et des adresses sur les corps de terroristes tués lors de l’assaut des forces maliennes.” En tous cas, pour les services de sécurité, “il y a une passerelle entre tous ces groupes jihadistes”.
“Ces attaques ont montré que la guerre contre les terroristes serait longue et difficile du fait que l’ennemi n’a pas un visage et se cache derrière tout individu, homme ou femme ou même un enfant comme on le voit dans les attaques de Boko Haram”, poursuit l'éditorialiste du site malien.
Que les politiciens arrêtent leurs simagrées
Et de souligner : “Ceci revêt deux aspects essentiels de la lutte djihadiste : les hôtels sont considérés comme les symboles de la déviance et le lieu où se retrouvent les occidentaux, symboles de la souillure des terres musulmanes. Ce qu’il faut surtout retenir de cette nouvelle attaque, c’est la volonté des djihadistes de montrer qu’ils sont capables de frapper partout.”
Pour Mali Actu, “il faut une synergie totale autour de la paix, ce qui demande que tous les politiciens arrêtent leurs simagrées pour s’engager totalement dans la guerre contre nos ennemis communs que sont les terroristes. Les calculs électoralistes ne conviennent pas à la situation quand les fils du pays et d’ailleurs tombent sous les balles des djihadistes. Sans renoncer au jeu démocratique, opposition et majorité devraient s’entendre sur l’essentiel : la paix au Mali. Car c’est cela l’avenir du pays”.
Avant de conclure : “L’opposition a beau jeu de critiquer à tout bout de champ, même s’il est vrai qu’on lui en donne parfois l’occasion. Cependant les Maliens attendent d’elle des propositions concrètes pour assurer la sécurité du pays. Et la majorité a le devoir d’écouter tous les fils du pays. Car on a l’impression que peu d’entre eux mesurent vraiment la dangerosité de notre situation. Quand il y a le feu à la maison, ce n’est pas le moment d’ergoter sur les causes de l’incendie. Aussi longtemps que notre pays sera marqué par l’instabilité, le jeu politique sera puéril et vain.”
Source : Courrier international
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