Sidi Moctar NDIAYE : Entre le marteau et l’enclume

Le Prophète PSL nous enseigne que "L'encre du savant est plus sacré que le sang du martyr".

Le musulman doit toujours d'après cet enseignement privilégier la science, la connaissance, le débat intellectuel et l'effort d'interprétation.

Les choses que je vais dire susciteront c’est sûr des  passions et réactions, mais je vous invite à l’analyser à la loupe et chercher à dépasser cet écran de fumée pour accéder à l’essence même du débat que ces propos provoqueront.

Aujourd’hui en Mauritanie dire la vérité est devenu un crime de lèse, voila pourquoi certains (des deux communautés Poulars et Maures) disent que je ne suis pas Mauritanien, d’autres je ne suis pas Wolof, mais c’est toujours ainsi  quand on veut défendre ces droits et que l’on refuse de se convertir en dévot. Le plus important pour moi est l’humain, mais pas que je sois Hutu ou kabyle.

Personne ne sait ce que demain nous réserve, et pour cela il faut toujours réfléchir aux actes que nous posons surtout dans le champ de la politique. Il est triste pour moi de vous dire que notre pays va mal, et pris en otage par la guerre entre deux communautés via une dangereuse politique partisane et ethnique qui ne date pas d’aujourd’hui mais d’avant les indépendances et dont le père de la nation, Sidi Moctar NDIAYE (OULD MARABETT DIAMA) le Mauritanien qui disait « je suis 100% wolofs, 100% maure et 100% culture wolof », le Mauritanien noble descendant de par son père Yahya Moustapha NDIAYE, de deux lignées royales, de la Reine Djeumbeut MBODJ du Walo et de la famille du Roi Alboury Ndiaye du Djolof , en a payé un prix fort de son vivant et avec lui le peuple wolof de Mauritanie.

Oui le père de la nation avait la culture wolof, et ça a failli lui coûter la vie, car subissant des agressions violentes, politiques et physiques,  une propagande monstrueuse contre lui, et  mis en prison (ce que les historiens ont complètement omis de son histoire). Il parlait de la traitrise d’une certaine communauté négro-africaine en ces termes : « ce sont mes frères de couleurs qui m’ont le plus combattus, car ils ne voulaient pas voir un “wolofisé” devant eux, ils m’ont plusieurs fois interpellés sur ma position politique et mon appartenance ethnique lors des meetings qu’ils venaient saboter souvent. Ils m’attaquaient souvent sur des critères qui ne ressemblaient en rien avec mes compétences en toute matière, mais plutôt sur ma culture et ma langue et s’appuyaient sur des clichés inacceptables, et bouleversants».

Des gens qui ont usés des ruses destructrices pour arriver à leurs fins, d'outrepasser les règles établies pour assouvir des désirs communautaires au détriment de l'intérêt général en l'occurrence ici l'intérêt du peuple Mauritanien.

Aujourd’hui nous assistons aux nombreuses conséquences de leurs actes et en premier les malheureux événements de 1989. Ceux avec qui ils étaient alliés pour empêcher à Sidi Moctar NDIAYE de devenir premier président de la République, les mêmes sont devenus leurs bourreaux de 89 et au même moment Sidi Moctar était dans un havre de paix, là ou il a rejoins son seigneur paisiblement, pour vous dire l’étendu de la grâce d’Allah et de sa justice infaillible sur les hommes.

Ils occupaient les postes clé de l’état, mais constituaient en eux des pôles de concentration de la haine et ne s’entendaient pas entre eux. Plusieurs fois ils sont partis dire que Sidi Moctar était dangereux pour le pays vue sa filiation, alors que dans la pertinence des ces idées le pays pouvait trouver la paix et la stabilité qui n’est qu’une chimère aujourd’hui, mais hélas, le machine était déjà lancée.

En ce moment de l’histoire de notre pays rien ne pourraient combler leurs frustrations et leurs haines que de déboulonner Sidi Moctar même s’il faut pactiser avec le diable.

L’homme a subi de la méchanceté, du mensonge, du clanisme, du dénigrement, de l'ingratitude et de l'humiliation de ces gens et il était seul, entouré de deux communautés qui ne voulaient pas de lui. Aujourd’hui ces même qui ont tant de choses à se faire pardonner se rejettent la balle, comme pour dire qu’ils ont commencés à franchir ces limites que nul ne devrait franchir et qui sont celles de la morale politique qui ne sont inscrites dans aucun code, hormis celui de l’honneur, avant même la naissance de la Mauritanie indépendante.

 Malgré son statut de leader politique d’envergure, la mise en œuvre d’une politique résolue de développement du pays à travers un programme politique économique et sociale et son désir affiché de faire de la Mauritanie un pays émergent, ces adversaires plus aigri que jamais, continuaient de lui lancer des attaques tous azimuts. Ils étaient devenus aveugles, indifférent à tout, sauf aux moyens qui pouvaient les guider au sommet de la République.

Aujourd’hui, on est tous unanime la dessus, Sidi Moctar était un homme de paix, qui répondait à la provocation par le Salam, un homme d’une immense valeur, spirituel, imbibé des vrais préceptes de l’islam. Sidi Moctar était juste réaliste. Il n’a pas hésité de démissionner de l’exécutif pour se consacrer à son Dieu, car il avait des limites pour les choses de ce bas monde et qu’il avait compris que l’horloge inéluctable de Dieu est le repère incontournable de la destinée des hommes. Convaincu que ce qui lui était destiné il l’aura avant sa mort. Il était le meilleur et je me demande comment ils ont pus ? Pourquoi on ne nous parle pas de lui et son histoire ? Pourquoi nos roturiers, troubadours qui constituent notre élite intellectuelle font profil bas quand il s’agit de Sidi Moctar NDIAYE ? Cette indifférence me laisse pantois. Il mérite notre reconnaissance, il mérite aussi le nom du nouveau aéroport.

Certains me demandent d’arrêter de parler du passé, mais le passé ressent de notre histoire est important, comme les querelles qui ont déjà existées doivent nous servir de leçon, et nous pousser tous à ne chercher que la paix, et d’œuvrer dans ce sens.

La paix n’est pas un acquis définitif, c’est un subtil équilibre à préserver à tout prix et les hostilités ne nous serrent pas et ne mènent le pays nulle part.

Donc c’est une nécessité de se parler, d’écrire pour toucher le peuple, de dialoguer et de se comprendre. On ne peut pas tous être du même avis, mais ne prenons pas les autres comme des ennemis, arrêtons d’attiser la haine entre Mauritaniens.

Arrivés à ce point dans la marche de notre pays, confrontés à des problèmes politique et sociaux, il est important d’exigé de nous même et de chaque Mauritanien, de chaque Mauritanienne un minimum de sincérité, un minimum de vérité et de la fraternité.

Les politiques doivent prendre conscience des peines, des souffrances et des inquiétudes qu'endurent chaque jour nos compatriotes et d’œuvrer pour que cela cessent.

Il nécessiterait que le peuple se sente garant de sa vie et prenne ses responsabilités. Que chacun soit convaincu que son existence et son passage sur cette terre devraient impérieusement servir à quelque chose, et donc ne laisser ni aujourd’hui ni demain des assoiffés de pouvoir et de vengeance détruire ce qu’on a de plus cher, qui est la paix sociale.

Alors aux intellectuels de conscientiser ce peuple et les mobiliser pour barrer la route aux imposteurs.

NOUS DEVONS NOUS UNIR ou NOUS PERIRONS

M.F.

mohamedenf@gmail.com

 

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