Sidi Moctar NDIAYE, l’oublié de la Nation

L’histoire de la Mauritanie a été formaté par ces mêmes, qui faufilent aujourd’hui entre des pistes sinueuses et dangereuses, ces mêmes qui mentent, falsifient, inventent, manœuvrent, complotent et omettent une partie de l’histoire du pays pour nous livraient une version tronquée.

Aujourd’hui on magnifie et exhibe des seconds couteaux qui n’ont jamais rien apportés à la Mauritanie indépendante, éclipse totalement et ignore un digne et noble fils de la Mauritanie, père de la Nation, signataire du papier qui atteste l'indépendance de la Mauritanie Sidi Moctar NDIAYE. Sidi Moctar est le Père absolu de cette nation Mauritanienne. Homme politique, intègre, patriote, spirituel, un homme de Dieu au sens vrai du terme, qui a négocié et signé l’indépendance de la Mauritanie et à ce titre, ce n’est pas une autre personne, mais lui, et lui seul le père de l’indépendance de la Mauritanie et qui a initié le premier plan de développement de la Mauritanie.

Il fut :

-Député de la Mauritanie à L’Assemblée Nationale française de 1951 à 1959 ; 
-conseiller territorial de l’Inchiri de 1952 à 1959) ; 
-Grand conseiller de l’Afrique occidentale française pour la Mauritanie de 1952 à 1957 ;
-Président de l’Assemblée territoriale de Mauritanie de 1952 à 1958 ;
-Président de l’Assemblée Constituante de la RIM du 28 novembre 1958 à mai 1959 ; 
-Sénateur, pour la Mauritanie, de la Communauté franco-africaine de 1959 à 1960 ;
-Directeur politique du Parti du Regroupement de Mauritanie : de mai 1958 à mai 1961; 
-Président de l’Assemblée Nationale de Mauritanie de mai 1959 à mars 1961 ;
-Plus tard Maire de Rosso et Président de la Chambre de Commerce et d’Agriculture de Mauritanie.

Comment expliquer qu’aucun édifice, bâtiment, avenue, ou rue ne porte son nom dans notre pays ? Tout les régimes qui se sont succédés ont fait en sorte de l’isoler parce qu’il avait une partie wolof, pourtant il était plus maure que wolof. Finalement l’homme de Dieu a préféré quitté le pays et alla vivre à Saint louis au Sénégal ou il est parti rejoindre son seigneur dans la dignité en 1997.La grande perdante, c’est bien sur la Mauritanie. Ils l’ont muselé et poussé au départ pour saint louis pour un natif d’Atar. Voila ce que le pays a fait de son fils et voila ou a commencé la politique raciste au plus haut sommet de l’état mauritanien, et aussi le commencement d’un pays divisé, segmenté, et compartimenté qui a fait naitre les vieux démons du tribaliste, l’ethnicisme, et le racisme.

 Le népotisme, la corruption, érigé en doctrine et pratique du gouvernement, favorisant ainsi une certaine communauté au détriment des autres et développant ainsi une culture de non-valeur et la mise en veilleuse de tout ce qui n’est pas Arabe dans tout les domaines, éducationnel et institutionnel et ainsi obligé les autres à laisser leur culture, leur éducation, leur langue, us et coutume, modes et manières pour épouser celui du système qui est l’arabe.

Sidi Moctar ne voulait pas perdre son identité, il ne voulait renoncer à aucune de ces origines, ce qui l’a contraint à l’exil sans pour autant renier le pays.  Il croyait à cette double culture, et à la nation arc en ciel de la Mauritanie, voila une somptueuse élévation de l'esprit pour une identité collective. Aujourd'hui on a compris son vœu et que l'identité nationale ne peut plus être racine unique. Pour vous dire que la politique de domination ne date pas d’aujourd’hui.

Edouard Gliossant et Patrick Chamoiseau, disaient dans "Quand les Murs tombent", Editins Galaade.

"Ce n'est pas parce que les identités-relation sont ouvertes qu'elles ne sont pas enracinées. Mais la racine n'est plus une fiche, elle ne tue plus autour d'elle, elle trace à la rencontre d'autres racines avec qui elle partage le suc de la terre. Comme il y a eu des Etats-nations, il y aura des nations-relation. Comme il y a eu des frontières qui séparent et distinguent, il y aura des frontières qui distinguent et relient, et qui ne distinguent que pour relier. Cet augure ne méconnait pas les terribles concurrences modernes des nations entre elles, et non plus les désastres perpétrés par les guerres d'intérêts, de religions, de contrôles des matières premières ou des énergies fossiles, guerres soutenues par des empires ou menées par des sectes. Il suppose simplement que le temps viendra où le désir de dominer, de dicter sa loi, de bâtir son empire, la fierté d'être le plus fort, l'orgueil de détenir la vérité, seront considérés comme un des signes les plus sûrs de la barbarie à l'œuvre dans l'histoire des humanités".

Certains vont encore remuer ciel-terre pour que cela ne se sache pas, pour que la vérité  ne soit jamais mise à la connaissance de tous, mais c’est pour notre bien, pour la paix et la réconciliation, contre les mesquineries, l’ethnicisme et le racisme.

Quant à Moctar OULD DADAH, il était le disciple de Sidi Moctar qui lui a enseigné tout sur la politique. Certes il est un artisan parmi les artisans de notre indépendance mais il n'a créé qu'une nation secondaire, comme les couleurs de notre drapeau, le vert et le jaune.

Souvent dans l’histoire on ne retient que la version écrite par les vainqueurs. Alors raconter des mensonges tout en occultant le vrai par une volonté de domination n’est qu’illusion. Tôt ou tard la vérité rattrape le mensonge et les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Cette politique de domination, entamé avec Sidi Moctar, ne s'arrêtera que par la résistance.

A bon entendeur.

M.F.

mohamedenf@gmail.com

 

 

(Reçu à Kassataya le 5 août  2015)

 

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