Pourtant, il ne s’agit que d’une recommandation, parmi tant d’autres, effectuée dans le cadre de la Conférence nationale sur l’évaluation et la mise en œuvre de la réforme de l’éducation qui s’est tenue les 25 et 26 juillet derniers et non d’une proposition adoptée officiellement. Malgré la vive opposition, la ministre refuse de faire machine-arrière et souhaite toujours poursuivre les discussions.
En fait, ce débat sur la darija n’est pas propre à l’Algérie. Il revient régulièrement sur le devant de la scène dans d’autres pays du Maghreb.
La darija n’est plus une priorité au Maroc
Au Maroc, le projet de réforme de l’enseignement, qui a enregistré un retard important, fait toujours l’objet de discussions. Les premières propositions ont été présentées au roi Mohamed VI en mai dernier. Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et la recherche scientifique qui est en charge du dossier « vision 2015-2030 pour l’éducation », tente d’apporter la touche finale au projet mais a rencontré de nombreuses oppositions concernant notamment ses propositions relatives à l’utilisation des langues.
Le débat concernant l’usage de la darija comme langue d’enseignement, et tenu dans le cadre de cette réforme, a commencé dès février 2015. Les pro-darija avancent le fait que la langue maternelle puisse servir de tremplin à l’apprentissage des autres langues, notamment l’arabe classique, et qu’elle permette une transition entre la langue parlée au domicile et celle utilisée en environnement scolaire. Mais là encore, ces propositions ont provoqué des remous dans la société civile et au sein même du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et la recherche scientifique.
Finalement, les attentes de certains membres de ce conseil ont été revues à la baisse et un accord concluant que la darija ne serait pas la langue « d’enseignement dans le primaire ni dans le préscolaire », a été trouvé en mai afin de faire avancer rapidement le dossier comme rapporté par le quotidien marocain Leconomiste.com.
Consolider l’identité arabo-musulmane
De son côté, le ministre tunisien de l’Éducation envisagerait plutôt un renforcement de la place de l’arabe classique dans l’enseignement par rapport à l’importance donnée aux langues étrangères, notamment le français.
Des déclarations qui ont choqué l’élite francophone du pays et une partie de l’opinion publique. Le problème linguistique qui se pose actuellement en Tunisie, où une réforme de l’enseignement est également en cours, ne place pas la darija comme objet central du débat.
Zahra Rahmouni
Source : TSA (Algérie)
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