Affaire de la mort de Abderrahmane Diallo : Des zones d’ombre percées

L’affaire portant sur le jeune Abderrahmane Diallo, décédé alors qu’il était en détention à la police, est en train d’être percée. Le défunt serait mort d’une mort naturelle. C’est en tout ce qui semble relever l’enquête commise à l’effet.

Abderrahmane Diallo serait mort d’une mort naturelle. L’autopsie du corps ayant relevé des traces d’alcool dans son sang, le jeune pourrait avoir perdu la vie suite à une forte consommation de produits psychiques. C’est en tout cas vers cette conclusion que se dirigerait l’enquête commise le 23 juillet courant et diligentée par le Procureur de la République de Nouakchott – sud, M. Saad Bouh Ould Saleck. Interrogé par nos soins, celui-ci était très remonté contre une certaine presse qui, selon lui, est très vite partie en besogne.

« Dès qu’il est question d’une affaire qui engage la police ou des éléments des forces de l’ordre, cette presse, attachée au sensationnel,ne cherche jamais à comprendre et tire à boulets rouges sur l’administration publique sans prendre la peine de vérifier ou d’aller aux sources de l’information » relevait-il, présentant dans la foulée certains éléments de l’enquête : l’autopsie du corps prouve que le défunt n’a pas subi des sévices physiques, mais mettrait en exergue des traces de produits psychotropes dans son sang. Tout porte à croire que la veille de son arrestation, le jeune Abderrahmane Diallo, avait ingurgité plusieurs comprimés et se serait saoulé par l’eau de roche et de nombreux autres produits, avant de se retrouver dans un état avancé d’ivresse.

C’est dans cette situation que des éléments de la Garde l’auraient retrouvé seul dans une rue d’El Mina pour le déposer au commissariat de police d’El Mina. « S’il avait été maltraité auparavant et s’il portait des traces de sang, la police ne l’aurait jamais récupéré, parce qu’elle ne voudra pas engager sa responsabilité » devait préciser le Procureur qui souligna que c’est ivre mort que cette dernière l’a placé en détention avec de nombreux jeunes délinquants qui avaient été arrêtés dans le cadre des opérations de rafles que la police organise traditionnellement en période de fête religieuse. Ses compagnons d’infortune devaient d’ailleurs, tous attesté qu’à son arrivée, il ne portait pas de trace de torture mais qu’il dégageait une forte odeur de produits alcooliques voire toxiques. Le procureur a même été formel : pour lui, il s’agit bel et bien d’une mort naturelle.

Une conclusion que semblent accepter dorénavant, le frère du disparu, Moussa Sow et son oncle, Ahmed, qui seraient finalement convaincus par les explications des deux médecins légistes chargés d’observer le corps, mais aussi par les données préliminaires de l’enquête. Est-ce pour cela qu’ils se sont finalement résolus à récupérer le corps pour lui organiser des obsèques funéraires ? Certainement.


Il faut en tout cas souligner, une fois n’est pas coutume, que l’affaire portant sur la mort de Abderrahmane Diallo, a été particulièrement prise au sérieux par les pouvoirs publics. En plus du DGSN et de son adjoint qui s’en sont saisie, le Ministre de l’Intérieur et de Décentralisation a tenu à en être entièrement informé. Le Commissaire Mohamed Ould Lehou dont le commissariat est cité dans l’affaire n’a lui aussi ménagé aucun effort pour que la vérité soit. Et celle-ci pourrait bien être celle que relève l’enquête !

Faut-il en tout cas noter que le disparu ne serait pas un inconnu des milieux judiciaires. Il s’agirait d’un multirécidiviste, maintes fois jugé pour actes contre nature. La dernière en date serait lors de la dernière session de la Chambre correctionnelle où il avait ému la salle en demandant la clémence des juges, jurant par tous les saints, qu’il ne se livrerait jamais plus aux pratiques pour lesquelles il était présenté au Parquet.

Touché par une telle attitude, le Président de la Chambre correctionnelle, Ahmed Vall Ould Lezgham l’avait élargi. Hélas, trois jours plus tard, le voilà qui récidivait. Malheureusement pour lui, cette fois, au bout du compte… la fatalité.

Abou Cissé

 

Source : L’Authentic.info

 

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