2HPROTEST mouvement de jeunes mauritaniens

Présentation

Composé d’artistes, d’acteurs culturels, d’étudiants, d’ouvriers et de jeunes cadres, 2H Protest se veut comme un mouvement avant gardiste qui se bat contre toute forme de discrimination.

 

Au regard de la situation à laquelle fait face la Mauritanie, les initiateurs derniers ont décidé de regrouper  leurs synergies  afin de participer activement pour le développement.  2 H Protest se fixe comme objectif l’éveil des consciences des masses et la  sensibilisation au respect des droits humains. 2H Protest s’engage à utiliser le Hip Hop comme principal vecteur pour aboutir à l’unité nationale ; car de nos jours, le Rap particulièrement détient la plus forte capacité de mobilisation au niveau national. De plus, il constitue la branche du Hip Hop qui réunit en son sein toutes les communautés mauritaniennes. Ce choix se justifie par le fait  que le Rap se définit par essence comme un rempart avant-gardiste qui permet de lutter contre  les injustices et les discriminations.

Pourquoi 2H Protest ?

Née d’une protestation après une rencontre convoquée par le ministère de la culture le 21 octobre 2013 au stade olympique sur la convocation du ministère de la Culture. Cette grande rencontre était animée par trois directeurs généraux délégués par le ministère : le directeur des Arts et de la Culture, le directeur de l’Institut de Musique de Mauritanie, le directeur du Patrimoine Culturel. L’objet de cette réunion selon les directeurs était :

-1. La dissolution des associations et les organisations des familles de griots qui bénéficiaient chaque année d’une subvention de l’Etat dans le désordre.

– 2. La création d’une Union des Artistes Musiciens de Mauritanie. Mais force est de constater que depuis plus d’une décennie que ses derniers étaient tous responsables de la situation chaotique que vit le monde des Arts et de la Culture en Mauritanie.

L’administration au niveau du ministère de la culture est gangrenée par la mauvaise gestion, le clientélisme, et le favoritisme. Lors de cette même réunion qui a réuni des rappeurs, des comédiens, des griots, et le directeur de l’Institut de Musique de Mauritanie a répondu à qualifié «  les rappeurs de (djenk) qui laissent tomber leur ceinture jusqu’aux genoux et vers 30 ans changent pour devenir autre chose ». Suite à cette rencontre avec les directeurs généraux délégués par le ministère de la culture, nous avons constaté la marginalisation des musiques urbaines et leur non reconnaissance dans le projet d’union qu’ils avaient proposé A cela :

 • Le 2HPROTEST exige la reconnaissance du HIP -HOP comme une culture à part entière comme les autres modes de musique.

• Le 2HPROTEST ne reconnait pas cette démarche de l’Union qui favorise les autres musiques au détriment des cultures urbaines.

• Notre non reconnaissance de cette démarche de l’Union qui favorise les autres musiques au détriment des cultures urbaines

 •S’insurge contre le  rejet des rappeurs déjà inscrits sur les fiches proposées par le ministère de la culture par manque de communication, par la politique de recrutement de certaines associations en quête d’effectif ou pour des intérêts personnels.

Cependant, reconnaissant ses erreurs et le manque de communication de leur part par la voix du Directeur des arts et de la culture Adnan ould Beyrouk , la Ministre Vatma Vall Mint Soueinie se dit disponible pour rectifier en proposant un projet de fédération pour que les acteurs des arts urbains puissent bénéficier de la même chance des mêmes droits et devoirs que les autres acteurs des différents modes de musiques.

 En rompant avec les vieilles habitudes le clientélisme, le favoritisme, etc. pour plus de transparence la ministre de la culture se dit prête à recevoir la fédération nationale des arts urbains pour avoir des interlocuteurs crédibles choisis parmi les acteurs eux-mêmes pour éviter les confusions et les magouilles mais tout cela doit être une démarche propre aux acteurs eux-mêmes. Bref La rencontre a était une occasion de discuter directement des problèmes que rencontrent les rappeurs mauritaniens, à savoir. Le manque de respect et de considération, le non-assistance des rappeurs qui n’ont pas d’affinité ou de liens avec les personnels du ministère, La cherté des salles de spectacles par exemple la maison des jeunes qui se loue a 200 000 UM pour une seule soirée, L’arrêt des concerts par des policiers qui abusent de leur pouvoir peut être une manière pour eux de trouver quelques billets en dehors de l’autorisation payée, La non protection des œuvres et les censures dans les medias comme la TVM ou la radio Mauritanie qui sont discriminatoires dans leur invitation et diffusion etc.

 La fusion échouée entre les deux blocs (ceux qui avaient cautionné l’exclusion des cultures urbaines pour leur propre intérêts et 2HPROTEST qui a obtenu gain de cause en faisant reculer le ministère par rapport à sa décision)

La rencontre avec la Ministre, a manifesté une flagrante hypocrisie de la part du directeur de l’action culturel et des arts Mr Adnan Ould Beyrouk qui a profité de la rencontre pour confronter 2HProtes avec ceux qui avaient déjà cautionné le projet discriminatoire du ministère en créant l’amalgame d’introduire les deux groupes en mêmes temps. Cette démarche a été tout de suite rejeté par les éléments de 2Hprotest qui l’ont perçu comme une sorte de manipulation pour faire échouer leur démarche revendicative. Finalement les deux blocs ce sont séparés pour rencontrer individuellement la Ministre vue qu’ils n’y étaient pas pour la même cause.

Apres la sortie des locaux du Ministère, reconnaissant l’importance de s’unir pour la reconnaissance des Cultures Urbaines les deux blocs ont décidés de fusionner pour dépasser ce litige et de s’associer. Une grande rencontre a été tenue le 04 Avril 2014 à ‘’ROTANNA’’ date à laquelle tous les ténors du Hip Hop mauritanien ont pris part pour l’élection d’un bureau provisoire pour travailler sur un projet d’association dénommée ‘’ACUM’’ (Association des Cultures Urbaines de Mauritanie) Apres l’adoption d’un statut et d’un règlement intérieur par cette assemblée un bureau a été mis en place et depuis lors les membres de bureau ce sont dispersés et dans leur majorité n’ont pas assumé leur responsabilité. Ainsi fidèle à ses principes le 2HProtest qui était animé d’une démarche de revendication et d’un esprit d’association a décidé de continuer on combat pour leur reconnaissance en instaurant un dialogue direct et transparent entre les acteurs et les autorités administratives.

Qui ne connait pas le mouvement hip hop Mauritanien ?

Né au début des années 90, le hip mauritanien compterait de nos jours plus de 10 000 membres évoluant dans différents domaines comme le rap, le slam, le graffiti, le Bboying et autres. Cette culture universelle qui fait bouger toute la jeunesse du monde est pratiquée et massivement suivie par les jeunes mauritaniens, frange qui constitue plus de 70% de la population. Il faut noter que, ces dernières années, la vision rétrograde de certains radicaux et conservateurs vis-à-vis de ces acteurs de développement commence à évoluer grâce à l’apport particulier du rap dans l’éveil des consciences, la mobilisation des masses et le changement auquel il a participé dans la sous-région. Le hip hop a beaucoup contribué à la sensibilisation sur des thèmes sensibles comme l’unité nationale, le sida et la promotion des droits humains etc. … via des événements qui ne cessent de fleurir au sein de la capitale et à l’intérieur du pays (festivals, concert ; et autres). Force est de reconnaître d’ailleurs que le mouvement hip hop détient la plus forte capacité de mobilisation en Mauritanie. En effet, avec une cinquantaine d’albums et une dizaine de festivals, les acteurs de cette culture se sont créés une image, une popularité grâce à leur talent et à leur créativité qui ont traversé nos frontières. Cependant nous constatons un très grand retard dans l’évolution de cette culture malgré le potentiel que détient la Mauritanie. La non reconnaissance des cultures urbaines, l’absence de plateformes d’échanges et de discussions, l’absence d’une véritable politique culturelle, le manque d’appui, sont quelques-uns des problèmes qui font que les choses ont du mal à prendre forme.

 

(Reçu à Kassataya le 13 juin 2015)

 

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