Profonds changements au sein de la police : Des mises au placard peu appréciées

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) vient de procéder à un vaste mouvement qui a touché pratiquement les principales directions et quelques commandements régionaux. Faits controversés, la mise au placard de quelques officiers de renom.

 

Avec les derniers mouvements opérés au sein de la police, quelques voix s’élèvent pour parler de pertes énormes. L’allusion au départ à la retraite ou à la mise à l’écart de plusieurs hauts gradés, appréciés par certains pour leur apport à la sécurité national, et critiqués par d’autres pour leur passé peu glorieux. Ainsi, les appareils chargés de la sécurité intérieure, de l’immigration clandestine, de la surveillance territoriale, de la recherche du banditisme, auraient été les plus brillants au cours de ces dernières années, selon plusieurs observateurs. Sont cités, rien que pour l’année écoulée, ces dizaines de trafiquants de tout acabit tombés dans l’escarcelle de la police, l’arrestation quasi systématique de tous les auteurs de meurtre et de crime, celle de dizaines de délinquants financiers, dans un recul sans précédent de la corruption au sein du corps et qui l’empêchait de maximiser ses performances. La police aurait également réalisé de grandes avancées, notamment sur le plan du renseignement antiterroriste, ce qui lui a permis de déjouer plus d’un attentat et de disloquer plusieurs cellules dormantes en Mauritanie.

Bien entendu, la police a vécu la période des vaches maigres, à partir de 2008. Marginalisée, elle connaîtra une période d’épurations, où tous les éléments soupçonnés d’accointance avec Ely Ould Mohamed Val, ancien DGSN de Ould Taya et ennemi juré de l’actuel Chef de l’Etat, ont été progressivement mis à l’écart ou exclus du corps. Certains ont aussi évoqué d’autres épurations qui ne tarderont pas à l’effeuiller, pour extirper les alliés de l’actuel n°2 du régime, le chef actuel des forces armées, le général Ould Ghazwani qui devra partir à la retraite en 2017. A cela s’ajoutent toute cette guéguerre inter générationnelle au sein des officiers et ces frustrés de l’avancement au grade.

Il faudra attendre fin 2012 pour que la police reprenne peu à peu sa place au sein de l’échiquier sécuritaire après avoir été bouté hors de la circulation routière, des centres névralgiques et de plusieurs domaines de prédilection, comme la sécurité et le renseignement, au profit d’un nouveau corps, le GGSR (groupement général de la sécurité routière) qui a vite montré ses limites. En 2012, d’autres commissariats sont créés, pour atteindre le chiffre de 33 à l’intérieur des neuf Moughataas de Nouakchott. L’organigramme subit aussi quelques coups de fraîcheur avec une nouvelle division administrative et sécuritaire qui divise la capitale en trois grandes zones confiés à des officiers supérieurs.


Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui regrettent la chute des ingénieurs de la structuration, tombés les uns après les autres, laissant un vide dans cette belle vitrine que fut la police. Certains parlent d’un coup d’état sécuritaire mené contre ces anciens symboles. La main cachée des politiciens du pouvoir est évoquée, ceux accusés aujourd’hui d’être à l’origine d’une telle décapitation, entérinée par conseil des ministres, après un plan ourdi au détour de la réunion sécuritaire hebdomadaire tenue la semaine dernière à la présidence de la République, en présence des têtes pensantes du corps.

C’est en réalité à partir du mois d’octobre 2014 que la police aurait commencé à perdre ses compétences, à cause de la retraite, en l’absence de tout texte de loi qui aurait permis au Chef de l’Etat de proroger leur maintien en service, comme c’est le cas pour l’armée. Un empêchement vu comme une providence, surtout pour tous ceux au sein du corps qui ne pensaient qu’à se débarrasser des anciens, après des décennies au cours desquelles leur vedettariat leur a fait ombrage.

Ainsi, est parti le commissaire divisionnaire Mohamed Ould Brahim Ould Seyid, alors qu’il venait juste de prendre la direction de la logistique après avoir dirigé pendant des années le commissariat central de Nouakchott. Il est le deuxième commissaire de ce grade après l’ex-Directeur adjoint, Mohamed Lemine Ould Ahmed, actuellement Wali de Nouakchott Nord. Sont aussi partis, le commissaire Ismaël Ould Mohamed Yehdhih, mais aussi l’officier de police Mohamed Lemine Ould Mohamed Abdallahi dit « Hdoud », les Inspecteurs Niang, Dia, Abeh Ould Ahmedou, Sy de Tevragh-Zeine 1. Parmi ces anciens symboles de la police qui ont subi l’épuration, certains citent le commissaire Vally Ould Taleb, affecté comme adjoint du chef du GGSR, lequel a été promu dernièrement général. Cette affectation bien critiquée de Vally, serait le prélude d’autres effeuillages qui toucheront d’autres valeurs sûres de la police, comme le commissaire principal Vadilly Ould Naji, ancien directeur régional, affecté lors du dernier mouvement à la tête de la direction de la lutte contre les crimes économiques, ou encore Deddahi Ould Abdallah, qui de son poste de responsable de la déontologie policière devient conseiller du DGSN. Ces deux dernières nominations seraient considérées par les connaisseurs, comme des portes de sortie qui mènent hors du corps de la police.

Ainsi, le denier mouvement de la police a concerné 28 postes d’affectation qui ont touché des directions régionales, des commissariats et des services et directions au sein de la DGSN.

MOMS

 

Source : L'Authentic.info

 

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