Mahfoudh Ould Bettah (M.O.B) : Non, il ne s’agit pas à ce stade d’un dialogue inclusif, c’est la seconde étape qui va connaitre la présence de l’ensemble des acteurs politiques et sociaux du pays pour un dialogue inclusif cette fois-ci. Il s’agit à ce stade pour nous de nous assurer que la volonté du pouvoir s’oriente effectivement vers un dialogue sérieux et fructueux. Donc c’est une étape destinée à vérifier la sincérité du pouvoir dans son appel au dialogue. Et il n’est pas me semble-t-il à ce stade utile qu’à cette démarche soit associé l’ensemble des acteurs politiques. Les autres partis de l’opposition ont déjà fait leur propre dialogue. Ils n’ont pas exprimé des réelles reserves quant à la volonté du pouvoir de dialoguer sincéremment. Nous n’avons pas encore atteint justement ce stade de confiance, parce qu’on a vérifié pour notre part par deux fois à l’occasioon des différentes échéances passées que la volonté du pouvoir d’aller à un dialogue sérieux n’est pas tout à fait sincère : les tentatives de dialogue ont fini systématiquement en queue de poisson par la volonté manifeste du pouvoir de mettre très rapidement fin à celles-ci. Il faut que les choses soient claires : il n’y a pas donc lieu d’avoir des soucis pour une participation de l’ensemble des forces politiques à un dialogue inclusif qui sera comme nous le concevons et le réclamons pour l’ensemble des acteurs politiques et sociaux.
Mauriweb.info : Votre plateforme met l’accent sur la nécessité de rétablir la confiance et le pouvoir afin de donner toutes ses chances à l’amorce d’un dialogue. Et pour cela elle insiste sur la nécessité de dissoudre le BASEP. Le président quant à lui affirme que le maintien du BASEP est nécessaire pour la sécurité du pays. Alors que devons ns conclure ? Qu’il n’y aura pas de dialogue du tout?
M.O.B :A ce stade nous ne discutons pas en détail du contenu de la plateforme que nous avions soumise au pouvoir le 18 Avril passé. Nous avons pris acte de ce que le chef de l’Etat a dit le 5 avril : il a parlé du BASEP, de la SNIM, de la libération des détenus politiques. A ce stade on ne répond pas, nous pensons et nous maintenons qu’il y a des actes à poser par le pouvoir pour que nous soyons sûrs qu’il cette fois-ci est réellement sincère dans sa volonté de dialoguer. Si ces actes ne sont pas posés nous nous réservons le droit de prendre la décision qui nous semble s’imposer.
Mauriweb.info : Dans sa sortie télédiffusée le 5 avril, Mohamed Ould Abdel Aziz – en faisant allusion aux partis politiques qui ont marché avec les H’ratines – a déclaré qu’il est sidéré de voir des gens qui ne se sont jamais souciés de lutter contre l’esclavage se mobiliser pour réclamer la fin de l’esclavage – qui selon lui n’existe même. Quelle est votre réaction par rapport à ses assertions?
M.O.B : Il n’est pas important d’attacher un intérêt particulier à qui le chef de l’Etat s’adressait. De toutes façons nous considérons que cette question soulevée par le manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Harratines est une question qui concerne l’ensemble du pays. Nous autres qui avons participé à la marche, nous y avions participé parce que c’est une question qui est éminemment nationale et nous pensons que cette composante essentielle du pays doit obtenir toutes les assurances que ses préoccupations seront prises en compte et doit se sentir individuellement et collectivement partie intégrante de la communauté nationale.
Mauriweb : Le 18 avril passé, vous avez soumis votre feuille de route au pouvoir pour la tenue d’un dialogue. Celui-ci a promis de l’étudier afin d’apporter une réponse. Mais cela fait des semaines que l’opinion attend encore sa réponse. Ce retard à votre avis ne doit-il pas inciter au pessimisme comme quoi il n’y a pas de discussions pour sortir le pays de sa crise multidimensionnelle ?
M.O.B : C’est vrai que le pouvoir met beaucoup de mauvaise volonté à donner au dialogue la dynamique qu’il mérite. Le chef de l’Etat avait dit le 5 avril que la balle est dans notre camp et que le Forum a demandé à régler d’abord des problèmes d’organisations en son sein. Je peux pas vous dire que c’est loin d’être le cas. Les questions d’organisations sont des questions internes qui ne sont pas des obstacles à la poursuite des réunions entre nous (FNDU et pouvoir). La balle est toujours dans le camp du pouvoir et nous attendons toujours qu’il relance le dialogue.
Source : Mauriweb.info
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