L’accaparement des terres de la vallée poursuit son chemin à Darel Barka

Le projet de l’accaparement des terres  (3 200 ha) au niveau de certaines cuvettes de Darel Barka (Karawlat   Ouloundiaye et une partie de Mefga) poursuit  son chemin et ce malgré l’opposition catégorique des propriétaires et exploitants traditionnels.

 

Le jeudi  passé, une mission de l’état composée de Mr Mohamed El Hadi Macina SG du Ministère de l’Intérieur   Mme Maaziza Mt Kerbaly SG Ministère de l’Agriculture, du Conseiller juridique du  même Ministère et  le représentant de la société AAAID en Mauritanie (organisation qui  s’accapare des terres) s’est rendue à Aleg capitale du Brakna pour tenir une rencontre préliminaire au domicile du Wali du Brakna avec certains cadres  d’Aleg tel que Mohamed Ould Diahloul Fédéral UPR,  Sidy Ould Youmé ancien comptable, Mohamed  ould Souedate maire d’Aleg, Sidi Amin Ahmed Challa Conseiller du PM, L’ambassadeur de Mauritanie au Yémen, Ahmedou Ould Bellal SG Tadamoun  ect… Ces personnalités avaient comme mission de diviser le  bloc dure des Rigba (1, 2 et 3) qui s’opposent  avec détermination à ce projet.

Du côté des élus ou représentants des populations, ont assisté à réunion de chez le Wali le maire de Darel Barka Mohamed  Ould Bilal, le Député  Sow Moctar l’ancien maire  Kane Tidiane et  Cheikh Mohamed Mahfoud (occupant des terres de Diaw et de Ranéré depuis 89).

La mission s’est donnée RV le samedi matin 02 Mai  à Darel Barka à 10h ;  mais la réunion  a commencé tard  dans la journée  car on

 attendait le résultat  des gens d’Aleg (le groupe des cadres)  ayant passé la nuit sur place à Rigba , mandaté pour déstabiliser les Rigbat. Ce retard est du à la résistance des populations locales qui s’opposent, à juste titre, à ce qui est perçu, par la multitude, comme une dangereuse spoliation des terres héritées de leurs ancêtres.

Ces honnêtes citoyens et paisibles agriculteurs sont représentés dans, cette épreuve difficile, par, fort heureusement le groupe  de Sidi Ould Yelly et d’autres  qui  n’ont pas   changé  d’un seul  iota  par rapport à leur refus de ce projet d’expropriation des terres engagé par l’état.

Le Wali a ouvert la réunion en rappelant que la décision de l’état sur ces 3200 ha est irréversible et que les populations doivent demander autre chose en dehors de ce projet (d’utilité publique)  loué pour 25 ans selon t-il. Il a été précédé par les  deux SG  que sont Mr Macina et Mme  Maaziza qui ont parlé des avantages que notre pays pourrait tirer de ce projet, pour avoir sa souveraineté alimentaire et notamment le savoir faire de cette organisation arabe.

 Comme à l’accoutumée, la mission a bénéficié de l’appui d’un petit groupe de cadres dirigé par le maire Mohamed Ould Bilali , Barry Mbaré et de l’ex commissaire Ly Mamadou, qui ont  signé une déclaration de soutien à ce projet,  en  mandatant  Mr Ly de s’argumenter en plénière sur la loi foncière ; ce dernier a  été fortement  chahuté   par l’assistance quand il a déclaré que personne n’est propriétaire d’une terre ici   sauf la famille Ehel Cheikh Sidiya qui détient un titre foncier de l’époque coloniale.

La plupart des autres intervenants (commission mandatée par les propriétaires et autres cadres venus  de Nouakchott) , ont manifesté leur opposition à ce projet d’accaparement de leurs terres et le non fondé de la thèse mensongère  prétendant que ce lieu n’a pas de propriétaires.

Pour conclure la réunion,  le Wali a précisé que les travaux des topographes vont continuer et gare à celui qui se hasarderait à vouloir les stopper et à bon entendeur salut. Les populations sont reparties très choquées mais ne désarment pas. D’autres rencontres sont programmées pour voir quelles sont les attitudes à prendre face aux  menaces du  Wali et de la déclaration mensongère du petit groupe de laudateurs soit disant cadres dont les comportements sont aux antipodes des préoccupations exprimées par la majorité des populations.

Il ne se conçoit pas raisonnablement que l’Etat, signe un bail rural ou emphytéotique d’une si grande importance sans aucune étude d’impact, ni même, aucun égard pour les répercutions directes sur l’environnement immédiat ; Enfin la convocation de la loi foncière se révèle être un piètre argument qui justifie honteusement, dans notre pays que la force des plus forts écrasent injustement la faiblesse des plus faibles.

 

R.J

 

(Reçu à Kassataya le 5 mai 2015)

 

 

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