Lettre aux orphelins de Teyba, l’idiote Par Mohamed Hanefi

Kaédi a dit quelque chose. Kaédi a fait quelque chose. Trahir les espoirs de Kaédi serait une terrible chose.

 Peut être un espoir. Personnellement j'ai admiré le courage du président Aziz. Ce bain de foule d'un homme malade, qui offrait une cible facile pour n'importe quel tireur, dissimulé dans ce chaos humain, montre, peut-être, et Allah est l'Omniscient et l'Omnipotent, que cet homme a une volonté d'arriver à quelque chose. C'est peut-être aussi l'occasion de dire qu'il faut laisser aux "choses" le temps de se cicatriser.

Kaédi a parlé à toute la Mauritanie: "Au lieu de pleurer le passé, soigner le présent avant qu'il ne se transforme en passé."

Au temps de ces terribles événements Kaédi a perdu certain de ses meilleurs fils. Ce sont les grands et les hommes glorieux qui peuvent et savent pardonner. La rancune et la vengeance sont l'attribut des faibles.

Comme disait un écrivain, dont j'ai oublié le nom : "Il faut craindre de tomber d'une erreur dans son contraire, parce que la vérité n'est pas le contraire de l'erreur."

 Cette ville authentique et noble, a mis un grand fardeau sur les épaules du président Mohamed ould Abd Al Aziz.

"Allah n'aime pas ceux qui trahissent." Coran.

Avant toute la Mauritanie, ces citoyens, ces hommes, ces femmes, ces enfants, déçus et meurtris, qui sont allés jusqu'à demander leur autonomie, leur détachement de la mère patrie, doivent sentir qu'ils sont objet de l'intérêt supérieur de la nation et qu'ils sont réellement le noir de l'œil mauritanien, sans lequel le pays est aveugle et handicapé.

Sans théâtre, ni hypocrisie. La seule constante dans ce monde c'est le changement.

Quand on veut avancer, on doit nécessairement cesser de regarder en arrière.

Ça c'est pour monsieur le président.

Pour ceux qui l'accompagnent.

Ils sont séparables en deux groupes antinomiques, bien distincts: – Ceux qui voient en l'homme une perche de salut pour sortir le pays de 50 ans de mensonges et d'injustice. Ceux là, petit nombre, sont les gens de bien.

-Ceux qui par tradition manipulent le pays, pensant se bien rendre service, alors qu'ils se détruisent et détruisent avec eux l'avenir du pays et par là de leurs propres enfants.

 Ceux qui croient avec une foi inébranlable qu'ils sont supérieurs aux autres, qu'ils sont meilleurs que le reste des citoyens. Ils pensent que de part leur situation sociale, tribale, claniques, ou parce que hypocrisie et l'ostentation aidant, ils peuvent être par les portes grandes ouvertes de l'ignorance, au dessus des autres. Nous leur disons:

Ne soyez pas comme Teyba, l'idiote, qui pour soulager son bébé, lui a percé la boite crânienne encore fragile.

 L'origine et la fortune, sont trompeuses. La première est menteuse, car venant de loin et la deuxième est traitresse et mauvaise maitresse, car chaque jour elle quitte un amant, pour se jeter dans les bras d'un autre. Vous devez diminuer les doses de rêveries et rectifier vos rapports avec l'autorité et le peuple dans le bon sens.

 Applaudir toute les actions bonnes ou mauvaises d'un gouvernement, ne peut lui être bénéfique. Surtout quand l'autorité dévie du bon chemin qui fait sa légalité et la stabilité réelle du pays.

L'aristocratie de la courtisanerie est plus foudroyante que les foudres de toutes les tribus réunies.

La patrie ne peut supporter les conséquences de ces idioties sans fin. Vous devez vous retirer ou vous taire, ne serait ce que le temps de donner à ce pays le temps d'être et de se réaliser.

En ces jours, l'autorité a besoin de conseils sincères et désintéressés. A haute voix. Même si elle se bouche les oreilles de ses dix doigts, et se bande les yeux avec toutes les banderoles qui se dressent sur le chemin.

Les décideurs ont en cette période le moins besoin de clowns et de mimes qui découvrent et étalent sans vergogne l'insolence  tenace de la suprématie de ceux qui se courbent pour mieux mal faire.

Des zombies sans âmes qui ne respectent aucun principe ni aucune règle. Ceux là qui sans état d'âme ont plongé notre pays dans la situation embarrassante ou il se débat aujourd'hui.  Des tribalistes, qui ne respectent l'honneur de la tribu que dans la mesure où ils vont l'exploiter a leurs fins peu glorieuse et peu patriotique.

Ces chasseurs de cameras qui, comme des djinns, se retrouvent partout ou un guide peu les voir, armés d'éloge et de flatteries applicables à quiconque en tout lieu et en tout temps.

Leur devise: "Quand l'argent parle, la vérité se tait." Ne trompe plus les populations exténuées et meurtries.

L'état a besoin de voir. Obstruer sa vue peut s'avérer mortelle pour un petit pays en voie de développement comme le notre.

Il est une mauvaise politique de bâtir ses positions sur les épines et les échardes

Les sévices de la loi se sont insurgé contre une infinité d'abus à caractère criminel, tels que l'abus sexuel, l'abus physique, l'abus de confiance l'abus d'autorité, l'abus d'influence etc.… il demeure, cependant un abus qui reste impuni, voire encouragé par certaine société, dont la notre et qui peut être qualifié du père des abus et le seigneur de tous les crimes et de toutes les dépravations. Un mal doucereux et apparemment inoffensif, qui a fait et continue à faire tant de mal et tant de malheureux sur cette terre. Il s'agit de l'abus psychologique.

L'abus psychologique dans le domaine de la politique consiste à droguer les masses compactes par les mensonges, les belles promesses, les harengs enflammés, pour ensuite les dominer par le faux. Les rassembler au besoin comme des moutons et les disperser ensuite comme des pintades.

Ceci ne peut être qualifié de moins qu'un crime prémédité, ou un grave abus programmé et ourdi en toute lucidité.

Celui qui est incapable de bien se conduire, ne doit pas postuler à conduire les autres. Ce serait tout simplement donner ou proposer ce qu'on ne possède pas.

Enfin ces visites de monsieur le président, A quoi servent elles sinon a drainer ces masses compactes de courtisans qui vont esquinter les pauvres moyens de populations déjà rudement mise a l'épreuve.

Un président n'a pas vraiment besoin de se déplacer avec cette magnitude.

Il est sur et certain qu'il sait ou il va, ce qu'il y a ou il va et ce qu'on va maquiller, travestir et tapoter le temps de sa visite, pour revenir au point de départ. C'est-à-dire vers la situation qu'il savait très bien avant d'aller ou il va.

Une situation figée, qu'on ramone d'époque en époque, lors de la visite d'un président. Ensuite les choses sont momifiées jusqu'à la prochaine visite du prochain chef.

Le président n'a pas besoin de découvrir de nouveaux problèmes dans les fins fonds du pays. Il a besoin de regarder ces problèmes qui s'imposent à l'œil avec un regard nouveau, une détermination sans faille, qui permettra de dire : le président a désengourdi ce corps social, ankylosé par la lourdeur et la mauvaise foi de ses fils.

Ne dit on pas d'ailleurs que "L'oreille du sultan est longue." ?

Il n'a pas besoin de tendre le cou pour saisir les gémissements de ceux qui n'ayant que les bidons vides comme moyens d'expression, lui ont signifié, au milieu des klaxons et des poèmes, que Dieu a placé une lourde responsabilité sur ses épaules.

Cette femme qui quelque part sur son chemin lui demande deux ou trois zincs pour se protéger contre le soleil, ne lui a-t-elle pas suggérer en même temps de réfléchir sur la dis-proportionnalité vertigineuse entre les milliards de milliards de trésors qui ont été extrait des entrailles de cette terre et la misère qui fend l'âme de ses citoyens. En tout cas pour l'âme de qui a peur de la colère d'Allah.

Mohamed Hanefi

Koweït

 

Reçu à Kassataya le 27 avril 2015)

 

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