Mauritanie : la mort lente des Noirs programmée par Ould Aziz

En déclarant cette semaine à Nouakchott que son régime a soldé le passif humanitaire et qu'il n'y a pas de prisonnier politique en Mauritanie , le président mauritanien s'engouffre dans une stratégie de programmation de mort lente des Hratins et des négro mauritaniens.

 

Pour preuve un millier de réfugiés mauritaniens sont toujours bloqués au Sénégal tandis que de milliers d'autres sont toujours au Mali et non reconnus par les autorités de Nouakchott. Le président de l'IRA Ould Abeid purge actuellement deux ans de prison ainsi que le président de l'Association Kawtal Djibi Sow. Autant de contre vérités qui consacrent encore une fois le racisme d'Etat depuis l'indépendance en 1960. Le génocide biométrique engagé depuis 2009 , l'arabisation de l'armée , des collectivités locales constituent la dernière étape de ce processus de 'dénégrification » de la Mauritanie par le régime de Ould Aziz.

Stupeur, indignation et colère sont à la hauteur de la surprise de la diaspora et au premier chef les victimes des événements de 89 à 91 en entendant le président mauritanien marteler à qui veut l'entendre cette semaine au cours d'une conférence de presse à Nouakchott que son régime a soldé le passif humanitaire.Alors que de milliers de réfugiés mauritaniens sont toujours bloqués au Sénégal et au Mali.

Pour ces derniers plus de 7000 enfants nés sur le sol malien viennent d'avoir leur état-civil pour au moins espérer y vivre normalement. Deuxième contre vérité,pas de prisonnier politique en Mauritanie alors que le président de l'IRA ainsi 4 autres militants anti-esclavagistes et le président de l'Association Kawtal sont entrain de purger deux ans de prison pour avoir manifesté contre le plan d'accaparement des terres de la vallée par les investisseurs étrangers.

Ces déclarations de Ould Aziz consacrent encore une fois sa stratégie de programmation de mort lente des Hratins et des négro-mauritaniens ( Halpulaaren,sooninké, ouolof et bambara) dont les conséquences politiques sont graves dans un pays en pleine crise politique et économique avec en toile la longue grève des travailleurs du fleuron minier du pays la Snim qui va vendre difficilement son minerai à ses clients. Ce racisme d'Etat entre dans sa phase la plus active après le règne de Ould Taya qui aura duré de 84 à 2005. Après les déportations et les exactions c'est Ould Aziz qui va lentement mais surement continuer dans le silence le processus de dénégrification du pays.

Après un premier quinquennat où il a instauré un recensement biométrique discriminatoire il entame son deuxième mandat avec l'arabisation de l'armée et des collectivités locales et la généralisation de l'arabe dans tous les rouages de l'Etat.Et pour mieux actionner ce levier le président mauritanien ne lésine sur les nominations au plus haut niveau les arabo berbères partout où le besoin se fait sentir. Avec une opposition molle qu'il maîtrise parfaitement le locataire du palais de Nouakchott se dirige tout doucement peut-être vers un troisième mandat à condition de changer la constitution par un référendum.En attendant c'est la cohabitation qui prend sérieusement des coups durs et au de-là les mauritaniens sont loin de se réconciliés.

Bakala Kane

 

(Reçu à Kassataya le 31 mars 2015)

 

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